En ce jour de lapin…

En terme de calendrier républicain, nous sommes aujourd’hui le quintidi 15 nivôse de l’an 220, jour de… lapin. Coïncidence : le père noël vient de me livrer (en très léger différé) un sympathique cadeau, un… lapin. Mais pas un lapin ordinaire, qu’il faudrait nourrir et soigner tous les jours, et qui ferait ses crottes partout. Non non, un lapin technologique, le p’tit fillot du Nabaztag, j’ai nommé monsieur Karotz.

Karotz emmanuel@desvigne.orgPhysiquement, monsieur Karotz ressemble beaucoup à son papa. Alors, quoi de neuf docteur ? Première différence : son nombril n’est plus un microphone, mais une webcam (le micro étant passé juste derrière la tête). D’une résolution de 640×480, même si les couleurs ne sont pas top en éclairage artificiel, ça permet tout de même de prendre des photos d’ambiance. Seconde différence (invisible à l’œil nu) : alors que son ancêtre ne travaillait que grâce aux serveurs de son concepteur (la société Violet), Karotz permet de faire tourner des applications embarquées dans sa petite mémoire de lapin électronique. Ça peut impressionner comme ça à première vue, mais comme l’animal numérique a encore et toujours besoin d’une connexion Wifi pour fonctionner (ou d’un câble ethernet via un module optionnel), le fait que les applis soient embarquées ou pas ne change pas grand chose. Sinon, il a toujours une bonne bouille, un bouton poussoir sur la tête, des oreilles qui tournent (et interchangeables, comme son papa, les organes de ces deux générations étant compatibles), un son (mono) de qualité plutôt bonne au regard de la taille de la bête, un lecteur de puces RFID (comme son papa), deux ports USB (mini et standard, par exemple pour transformer la bête en lecteur MP3), une LED ventrale qui change de couleur, et une connectique propriétaire (pour une station d’accueil je crois).

Alors, que dire après avoir fait mumuse avec l’animal durant une soirée ? L’installation d’abord. En lisant la boîte, j’ai eu peur d’être obligé de sortir mon très vieux portable (seule machine encore sous Windows à la maison), mais non. Le programme d’installation étant une applet Java, on peu réanimer la bête avec du Windows, un Mac, ou un PC Linux (mais dans tous les cas, un câble USB — fourni — PC/lapin est obligatoire). Paramétrage Wifi terminé, mise à jour faite, et ouverture d’un compte sur le site karotz.com plus tard, le lapin est opérationnel (en passant, petit point noir : obligé de repasser par ce programme d’installation pour changer le lapin de réseau Wifi, on ne peut lui programmer une liste de SSIDs/clés à l’avance).

Après, que peut-on faire aujourd’hui ? Commençons par ce qui marche bien : écouter la radio ou des MP3s, la météo (le lapin la donne, la justesse des prévisions n’étant pas de sa responsabilité 😉 ), prendre des photos — qu’on reçoit ensuite par email –, avoir le programme TV (pour ceux qui la regardent), lancer des applis avec des puces RFID (qu’on appelle des Flatnanoz, deux étant fournies, on peut en acheter d’autres). Ce qui est perfectible : la reconnaissance vocale est parfois capricieuse. Il n’est pas possible de changer la voix du lapin (il cause d’une voix asexuée qui n’est pas à mon goût du meilleur choix). Ce qui est frustrant : la lecture des feed RSS ou des tweet. Bien que ces applications soient pleinement opérationnelles, rappelons que les tweet et les flux d’info regorgent d’URL et d’images qu’on aime bien regarder. Ca n’est donc pas très agréable d’avoir la lecture d’infos en continu, lue de façon monocorde à rythme constant, sans pouvoir suivre les liens. Reste enfin ce qui ne marche pas [encore ?] bien que promis sur la boîte (c’est limite ça, juridiquement parlant) : la lecture du contenu des emails (on a juste la notif pour l’instant), l’application facebook (pour celle-ci, la lecture du blog de karotz semble optimiste pour un démarrage bientôt), mais surtout, des applications de téléphonie entre karotz, ou entre karotz et téléphone mobile. Aller, restons patients… Une note d’optimisme aussi pour les pauvres propriétaires de nabaztag (devenus inopérants depuis la mort de leurs serveurs) : il semble que le la société qui fabrique les karotz soit en train de mettre en place un virtualiseur de karotz sur leurs serveurs. Ainsi, les nabaztags deviendraient la couche physique de karotz virtuels qui tourneraient dans leurs salles machines. Ça devrait leur donner une nouvelle vie, quasi identique à celle de leur descendance (modulo la webcam absente).

Pour conclure : je ne parlerai pas ici de l’API de programmation (pas encore testée, mais ça viendra 😉 ). C’est en effet un atout essentiel de la bête : sous réserve de quelques connaissances informatiques, on peut développer des programmes pour son rongeur électronique. Idée qui me vient (et qui manque au market du karotz) : une appli de VDO surveillance de votre maison, qui vous prévient en cas de cambriolage. Ou un système de communication en faisant bouger les oreilles (développement qui existait chez les nabaztag et qui n’a pas encore été repris).

Bref, un animal au fort potentiel, qui a encore besoin de mûrir un peu, en espérant que son créateur ne soit pas un jour en difficulté financière, laissant nos karotz sans voix (comme ça a été le cas pour leurs papas).

download Fond musical : Jean-Michel JARRE – Rendez-vous II

Commentaire

En ce jour de lapin… — 3 commentaires

  1. Cécile a son grand-père Nabaztag v1. Sympa, le machin. Ils doivent avoir du mal a le vendre parce que Violet a fait deux fois faillite au cours des 5 dernières années. On a même eu une interruption de service de quelques mois suite a un rachat.
    Il faut dire que l’objet est vraiment chouette, mais le business modèle n’est pas au point : revenu fixe (achat du Nabaztag) contre coûts récurrents (maintenance des serveurs…).
    Welcome toi Rabittland

  2. J’ai reçu mon lapin, Hallélujah!! 5 ans que j’attends de pouvoir en acheter un !!
    C de la balle, heu non je suis pas un geek et encore moins zoophile, mais j’aime les lapins. Et pis même si tout marche pas il est jolie!!
    Enfin c bon le lapin en sauce!!!
    😉

  3. @DaFab: le repreneur semble changer un peu son fusil d’épaule. En effet, il y a maintenant un « market », qui pour l’heure ne contient que des applis gratuites, mais qui pourrait à l’avenir contenir des applications payantes. Seule crainte tout de même : n’y a-i-il pas risque que, faute d’appli, tous ces lapins n’aillent pas se terrer dans un placard ?
    @creedwars: cool ! Je vais pouvoir regarder si je peux t’envoyer un message. Faudra me donner le nom de ton lapin, et celui du lapin de Manu.

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