Que ma joie demeure…

Sérieux, que peut-il bien se passer dans la tête d’un artiste pour en venir à écrire un spectacle — qui se veut comique — en racontant une journée de Jean-Sébastien Bach ? Je ne sais vraiment pas quelle est cette démarche intellectuelle (il paraît que ça vient tout seul chez les artistes), mais… ça marche !!!

Bref, j’étais mardi dernier dans la salle de l’Hôtel de Ville de Sarreguemines pour assister au spectacle (joué à guichet fermé) d’Alexandre Astier « Que ma joie demeure ». Et franchement, au bout de deux minutes, j’étais déjà plié en deux avec les larmes aux yeux… et ça a duré 1h50. D’accord, étant fan de l’humour de l’artiste (découvert dans Kaamelott), on pourrait me taxer de partialité (et je ne pourrais vous donner tord). Mais à entendre la salle rire de bon coeur, soit celle-ci était composée exclusivement de fans, soit Alexandre Astier est bel et bien un génie.

L’idée ? [Ndr : si vous avez pour intention d’aller voir le spectacle, zappez ce paragraphe] Bien qu’essayant de se défiler (sous prétexte de contrôler la réception d’un orgue fraîchement construit dans une église voisine), le « Kantor de Leipzig » est fortement invité par sa majesté le Duc de Saxe-Weimar à perpétuer les traditions, ce qui signifie pour lui : assurer l’initiation à la musique aux péquenots du coin lors de la journée portes-ouvertes de son Université. Vous l’aurez compris, les ploucs du coin, ayant la réputation d’être plus intéressés à piquer les objets précieux de l’Université que de parfaire leur apprentissage du solfège, ça sera nous, le public. Et nous voilà partis à ne rien panner lorsque le maestro tente (sans grande compétence pédagogique avouons-le, ni plus d’envie de nous cacher Ô combien cette obligation le gonfle) de nous expliquer les « montées diatoniques » ou les « descentes d’escalier » ooops… pardon, les « descentes chromatiques », de nous faire distinguer les accords « beaux » et les trucs moches… Et profitant de nous laisser travailler sur un exercice de rythmique (auquel le public tentera de… ben de faire de son mieux oui, ma fois, et ça n’était pas si mal, jetons nous un peu des fleurs quand même 😉 ), le Cantor ira faire le travail qui lui tenait tant à coeur, à savoir évaluer le tout nouvel orgue d’une église, afin que les paroissiens puissent en signer le PV de réception. Le spectacle va donc alterner entre notre hilarant cours de solfège, et des flashback ayant lieu dans cette église, racontant des choses plus intimes sur la vie de Bach, et nous invitant à des pensées bien plus plus profondes (comme dans Kaamelott, l’humour est souvent un outil à tiroirs pour nous inviter à réfléchir, voire philosopher).

À noter que le metteur en scène du spectacle n’est pas un inconnu : il s’agit de Jean-Christophe Hembert, plus connu sous le nom de Karadoc dans Kaamelott. En ce qui me concerne, cette soirée m’aura permis de découvrir un point commun entre ces deux personnages : leur humilité et leur respect du public. En effet, un nombre impressionnant de gens les attendaient à la sortie pour leur faire signer des autographes et prendre des photos. Et ils se sont pliés à l’exercice avec sympathie. Bref, chapeau les artistes, j’ai hâte d’aller chercher le DVD pour réviser la laçon…

download Fond musical : Johann Sebastian Bach – Toccata in D : À noter qu’en plus de sa justesse d’acteur, Astier nous en met aussi plein les oreilles en jouant du clavecin et de la viole de gambe… c’est décidément un artiste complet

Commentaire

Que ma joie demeure… — 3 commentaires

  1. Je ne viendrais pas m’étaler en long en large en travers comme j’ai l’habitude de le faire par ici …( ouf doivent se dire les lecteurs habitués à mes coms de 46 mètres de long !oui oui j’exagère c’est mon charme ça 😉 )
    Dc non pas de coms à rallonge ! Je viens juste appuyer mon idée il y a tjs des trucs (le truc déclencheur de l’idée , la spontanéité de la mise en place… )qui s’expliquent pas chez les artistes et c’est cela qu’on doit appeler « avoir un don, avoir du talent  » . Joli billet Manu tu m’ ferais presque regretter d’avoir vendu mes billets 😉 Sinon mon anniversaire c’est le 12 mars , et puis y a Noël hein ?
    PS: la prochaine fois que tu vas sur Sarreguemines sans venir me voir c’est fessée!
    BiZ

  2. A noter aussi parmi les projets d’A. Astier la réalisation en cours du prochain film d’animation en 2D/3D d’Astérix, tiré de l’album « Le Domaine des Dieux »: à suivre … de prés!

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