Peut-on obliger les gens à être heureux ?

Je me souviens d’un sujet de philo qui a dû tomber au bac à l’époque où moi-même j’étais au lycée : « peut-on obliger les gens à être libres ». Pris au premier degré, cette phrase est un oxymore : « obligation » et « liberté » ne peuvent cohabiter dans la même phrase, dans la même action. Le sujet semble vite plié. Oui mais voilà… Imaginons qu’un être humain soit asservi durant des années. Par exemple, par des parents tortionnaires dans un premier temps. Puis livré à une jungle violente. Puis à des époux(ses) possessifs et manipulateurs. Qu’obtient-on in fine ? Des gens qui ont passé leur vie à ne pas la vivre, mais à faire le bonheur des autres, sans plaisir pour eux-même. Oh, quand on les voit, ils ne semblent pas spécialement malheureux. Combien sont dans cette situation, obligés de peser chacun des mots qu’ils disent, chacune des actions qu’ils font, pour éviter d’en dire trop, pour éviter dans faire trop, pour ne...