Invitation à [re]lire Etienne de La Boétie

Quel est le point commun entre Aurore, étudiante de 20 ans, emprisonnée enfermée dans un centre de détention rétention, et Elise, 3 ans, pleurant au bord de la route en voyant son bus partir ? Toutes deux sont victimes des frontières, qui les empêchent d’aller à l’école.

La première histoire résulte d’un dégât collatéral de la loi Hortefeu (j’avoue avoir pris une histoire au hasard, ce qui fût simple à trouver, tant les exemples sont nombreux), la seconde provient (à nouveau) de l’Est Républicain d’aujourd’hui.

Tous les matins, Mattéo et Elise, 5 et 3 ans, partent avec leur maman de Marainville-sur-Madon (département des Vosges), et vont chez leur nounou à 2 Km de là, à Bralleville (Meurthe-et-Moselle). Quelques temps après, cette dernière les dépose dans le bus scolaire, direction l’école maternelle de Xirocourt (Meurthe-et-Moselle itou). Seulement voilà, la semaine dernière, les poussins sont restés au bord de la route : le chauffeur de bus avait reçu des consignes pour leur interdire de monter.

La raison ? Hors de question que le conseil général de Meurthe-et-Moselle (présidé par un socialiste, instituteur à la retraite [comme quoi on retrouve de la connerie partout] : Michel Dinet) paye le bus pour le petit Mattéo et pour la petite Elise. Ben oui : leur maman paye ses impôts dans le département des Vosges. Non mais !

Aussi, maintenant, je propose d’interdire à tous les habitants de Colombey-les-Belles (canton où Michel Dinet a été élu) de venir voir le feu d’artifice tiré le 14 juillet au dessus du canal de la Meuse à Nancy (hey oui, on l’a payé avec nos impôts, non mais !). La Meurthe-et-Moselle serait-elle donc devenue un département indépendant ? Ne recevant pas d’argent de l’état français ? Avec une frontière et des barbelés autour ? Faisons-nous au moins partie de l’espace économique européen ?

Je voudrais inviter tous nos dirigeants, qu’ils soient ministres de l’immigration, de l’intégration, et de l’identité nationale (beurk, il faut que j’aille me laver les mains maintenant), ou qu’ils soient conseillers généraux, à lire ou relire le "discours de la servitude volontaire" d’Etienne de la Boétie. Qu’ils n’oublient pas qu’ils sont nos maîtres uniquement parce que nous nous laissons asservir. Mais qu’un jour, lassé de subir leurs conneries sottises, tout un peuple pourrait bien les envoyer (au mieux) en retraite dans leur maison de campagne…

A mon sens, les frontières n’existent que parce que humainement, il serait impossible d’administrer toute la planète. Une division fédérale ne s’impose que pour délimiter les compétences d’une administration, incapable de gérer trop de surface, trop de ressources, trop de situations. Mais elle ne doit pas être prétexte pour interdire à quelqu’un de se rendre où il veut, à étudier dans le lieu qu’il souhaite. Ca, c’est de l’idéologie gratuite et perverse…

Fond
musical :

 

 

NourithPartir


Commentaire

Invitation à [re]lire Etienne de La Boétie — 4 commentaires

  1. Nom de D.ieu !
    Tu te laches le Manu

    Cela dit, tu as une infinie fois raison de relater le fait et de nous rappeler l’oeuvre de de la Boétie.

    Et moi de rappeler ceci :

    « Ceux qui sont prêts à sacrifier un peu de liberté fondamentale en échange d’un peu de sécurité ne méritent ni l’une ni l’autre »
    Benjamin Franklin


    Posté anonymement par virginie (site web)

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