Le journal de mon père – Jirô TANIGUCHI

Ça fait quelques temps que j’ai terminé ce manga, et que je voulais vous en parler. En fait, il faut comprendre que le manga n’est pas pour moi un univers naturel. Aucune répulsion par rapport à ce style, et encore moins un manque de curiosité, bien au contraire. Seulement, je ne connaissais pas, et je n’ai jamais vraiment été initié. Je ne savais pas par où commencer…

Or, lors d’une de nos réunions d’atelier de vie de quartier, nous avions reçu quelques membres bien sympathiques de l’association kuwabara, qui regroupe des fans du genre sur Nancy. Nous leur avons demandé de nous parler de leur passion, et très vite, ils nous ont communiqué l’envie de nous y mettre, et nous ont donné quelques pointeurs pour nous initier à l’art dessiné par les mangakas.

Le journal de mon père est un de ces pointeurs. L’édition originale était en 3 tomes. Celle que j’ai eu entre les mains a du être faite pour les débutants, car elle n’est qu’en un seul tome. Et, blasphème, elle se lit de gauche à droite, à l’occidentale…

Yoichi Yamashita (il faut s’habituer au départ à ces noms imprononçables) est un jeune designer qui travaille à Tokyo. Or, apprenant la mort de son père, il retourne dans la ville de Tottori, la où il a passé son enfance. En partie à cause d’une veillée arrosée, à la façon des madeleines de Proust, il va se remémorer son enfance. Sa douce prime jeunesse. Le grand incendie de 1960 qui détruisit tout ce qui était matériel dans sa vie. La dure remontée de la pente, avec le travail acharné de son père — coiffeur et fier de l’être — qui se tuait à la tâche pour faire vivre ses proches et rembourser la dette qu’il avait contracté auprès de sa belle famille pour reconstruire un salon de coiffure. Le douloureux départ de sa mère du foyer familial. Et la dégradation de ses relations avec son père, rendu responsable à ses yeux de ce départ.

Mais voilà. Est-ce la maturité, ou quelques révélations faites par ses oncles, Yoichi Yamashita va se rentre compte — mais trop tard — qu’il avait été injuste avec son père. Et qu’il était peut-être le principal responsable de ce temps perdu à lui en vouloir injustement.

Assurément, on se rend compte de deux choses avec ce livre : à la fois, de la distance qu’il existe entre notre vie d’occidentaux et celle des japonais. Concernant le style de vie, les échelles de valeurs, les coutumes, la façon de voir les choses, de les analyser… les écarts sont grands. Et inversement, on réalise qu’il existe une certaine universalité. Dans les sentiments. Dans les erreurs que nous sommes amenés à faire, à regretter…

Bref, le manga est un excellent moyen (d’autant qu’il couvre des domaines et des styles très variés) de découvrir une autre culture, qui elle-même nous fait découvrir des choses sur nous même, et nous montre que ce qui est évident pour nous ne l’est peut être pas pour tous…

download Fond musical : BO de Princess Mononoke – La légende d’Ashitaka

Commentaire

Le journal de mon père – Jirô TANIGUCHI — 5 commentaires

  1. Meuh non, les noms Japonais ne sont pas imprononçables… Bien au contraire, tu n’as jamais deux consonnes qui se suivent … contrairement à une autre langue parlée pas très loin de chez toi ….

  2. Tu parles de cette langue que j’ai essayé d’apprendre en 4ème/3ème, quand je ne me faisais pas virer des cours pour aller jouer au club info à coté ? 😉

    Non mais plus sérieusement, tu as raison. C’est facile à prononcer. Ce sont plus mes yeux (ou plutôt, le bout de cerveau qu’il y a derrière) qui ne sont pas habitués à le lire…

  3. ??? Je ne savais pas… Mais rassure moi, pour autant, la majorité reste créée par les japonais ? Car je suppose que les mangas français restent marginaux sur le marché mondial ?

  4. En France, il y a des auteurs de Manga qui vendent assez pour en vivre, des écoles pour apprendre à concevoir un Manga
    cela dit je pense que le rayonnement du manga made in France doit être limité à la France…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *