Coluche, l’histoire d’un mec

1981… Je n’avais que 11 ans. Et à cette époque, Coluche était certainement *le* personnage qui avait le plus agité ma toute jeune et frêle conscience politique. C’est aussi celui que j’ai découvert plusieurs années plus tard, lorsque la censure s’est estompée, et que nous avons pu entendre ses simples mais lumineuses remarques à propos de la politique.

Aussi, forcément, j’attendais beaucoup de ce film. Par conséquent, tragiquement, comme l’a écrit Sagan à propos de son fils : j’en attendais tellement qu’il ne pouvait que me décevoir.

Cette production se veut être un double pari : ne pas être une biographie de toute la vie de Michel Colucci (aka Coluche), mais seulement un focus sur la période où il a été candidat aux élections présidentielles. Et ça, c’était une bonne idée. Mais il se focalise sur l’aspect « clown » de cet acte, sans suffisamment développer les idées politico-humanistes du personnage. Dommage…

Bon sang, Coluche est celui qui m’a montré que la société était une chaîne !!! (bonjour les maillons 😉 ). Ceux qui connaissent les sketchs qu’il a écrit à cette époque savent bien qu’il a su éclairer la vie politique sous un angle que nous n’avions pas l’habitude de voir dans les médias. Personnellement, j’attendais ce coté agitateur. Celui qui a tant dérangé.

A la place, on voit ses blagues potaches (les seules qui passaient à l’époque). Peu de référence aux revues de presses qu’il faisait, et qui étaient censurées. Aux textes qui décortiquaient les petits jeux des zommes politiques, ou qui éclairaient les ruses machiavéliques des financiers et autres grands industriels, qui faisaient la pluie et le beau temps en asservissant monsieur tout-le-monde et en faisaient du chantage à la fermeture des usines et au chômage (avant d’avoir l’idée de la délocalisation). C’est vraiment ce chapitre que j’attendais le plus, et qui est absent du film.

Car pour le reste, je ne veux pas être trop noir. Soulignons l’immense prestation de François-Xavier Demaison. Fichtre, au bout de quelques secondes, ça y est, on l’avait notre Coluche. Il n’a pas cherché à ressembler à Coluche. Il était Coluche. Chapeau bas. Le film souligne aussi les grands exès du clown (mais rien que nous ne sachions déjà, et qu’on lui pardonne aisément). On voit aussi son entourage, ses amis. Les vrais, et les piques-assiettes. Son histoire avec sa femme — Véronique — et ses enfants est une partie très bien réussie. Tout comme l’a été l’illustration de son enflamment, puis de ses doutes, de ses peurs…

En conclusion ? Bon film, même si je pense qu’en 1h30, il y avait moyen de montrer une partie plus large de sa vie, ou alors, de s’enfoncer plus profondément encore dans sa conscience politique, qui n’a été traitée que dans sa forme clownesque.

download Fond musical : Coluche – Le syndicat (extrais)

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