La HD entre au musée

Certains sont plus kinesthesiques et prennent leur pied en touchant les choses. D’autres sont des visuels et flashent devant un tableau. Existent aussi les auditifs, qui ont la chair de poule à l’écoute de certaines musiques. Je serais plutôt à classer dans ce dernier groupe, même si je ne suis pas autiste aux autres sens. La preuve, je peux me figer devant certains tableaux de Dali, de Vasarely, ou de Frida Kahlo. Et si vous me demandiez si je ne devais choisir qu’un seul triptyque, je choisirais sans hésiter le jardin des délices de Jérôme Bosch. Et ce pour plein de raisons.

Tout d’abord, l’hédoniste que je suis apprécie le thème. Ensuite, il faut avouer que la réalisation et les objets sont extrêmement [je ne trouve pas de superlatif assez fort] avant-gardistes pour une toile achevée en… 1504 ! Avouez qu’il fallait être couillu pour oser peindre (et pendre) ça à cette époque… Chaque détail de la toile est une idée à développer et un plaisir en soit.

Et c’est là que le bât blesse. Cette toile est remplie de détails importants. Alors, à moins d’habiter à Madrid (lieu où l’œuvre est visible), ou de posséder une parfaite reproduction à l’échelle 1:1, difficile de se rendre compte. Quoi qu’il en soit, il ne viendrait à personne l’idée de penser que l’informatique (avec ses pauvres images en 1500×1200 pixels qu’on trouve sur le web) puisse nous venir en aide afin d’admirer ce genre de toile.

Et pourtant, google (encore lui !!!) vient de mettre en ligne 14 toiles du musée du Prado au format HD. Et quand je dis HD, c’est du genre 14 milliards de pixels (rappelons à titre de comparaison qu’aujourd’hui, les appareils photos numériques grand public shootent à 8 méga-pixels ; c’est comme si ces toiles avaient été photographiées avec un appareil photo d’une résolution 1’700 fois supérieure !!!).

Pour regarder ces peintures, il suffit d’utiliser google maps, de zoomer sur le musée du Prado à Madrid (40°24’49.72″ Nord, 3°41’33.09″ Ouest), et de cliquer sur « Museo Nacional del Prado: Masterpieces« . Mieux encore : si vous installez google earth, vous pouvez zoomer sur la toile en plein écran ! Il paraît qu’on peut alors voir des détails qu’il serait impossible de déceler de visu en se rendant sur place au musée. Quand je vous dis qu’avec Internet, nous devenons des nomades sédentaires.

download Fond musical : Carl Orff – Carmina Burana : Ô Fortuna

Commentaire

La HD entre au musée — 3 commentaires

  1. Manus ferens munera
    pium facit impium;
    nummus iungit federa,
    nummus dat consilium;
    nummus lenit aspera,
    nummus sedat prelium.
    nummus in prelatis
    est pro iure satis;
    nummo locum datis
    vos, qui iudicatis.

    2.

    Nummus ubi loquitur,
    fit iuris confusio;
    pauper retro pellitur,
    quem defendit ratio,
    sed dives attrahitur
    pretiosus pretio.
    hunc iudex adorat,
    facit, quod implorat;
    pro quo nummus orat,
    explet, quod laborat.
    etc

  2. @virginie: Oh le poème qui a inspiré Orff pour écrire Carmina Burana 😉 Ceci dit, je me suis planté dans le choix du morceau. Sur le thème hédoniste, il y avait d’autres passages de Carmina Burana qui auraient été bien plus représentatifs 😉

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