Ça fait quelques temps que je vous casse les pieds avec la recherche d’une solution de stockage externe (fort utile pour partager des fichiers, ou pour faire des sauvegardes). Cette fois-ci, je vais vous parler d’une solution payante, un peu à la mode chez les technophiles habitués au concept de cloud computing : je veux parler de l’offre s3 (simple storage service) d’amazon (oui oui, ceux qui ont commencé avec la vente de bouquins en ligne).
Je ne voudrais surtout pas transformer le présent blog en un espace publicitaire (c’est que je tiens à mon intégrité et à ma liberté de parole moi), mais si j’ai testé ce service et si je vous en parle ici, c’est avant tout à cause de son prix, qui est vraiment light : 15 cents de $US par Go stocké (si je choisis un stockage aux USA) ! J’ai regardé : l’ensemble de toutes mes photos numériques pèse pour l’heure un peu moins de 10 Go. Utiliser s3 pour en faire une sauvegarde externe me coûterait 1,5 $US/mois, soit moins de 1,20 €, frais de change compris. A noter qu’amazon facture des frais de stockage, mais aussi des frais de transferts (le pris du Go transféré est sensiblement identique), et quelques frais de calculs (par exemple, par paquets de 10’000 GET, POST, LIST, etc.). Considérant qu’une clé USB de 16 Go coûte actuellement 30 € TTC, il faudrait ~2 ans pour amortir son achat… bien que la souplesse ne soit pas la même :
- une fois remplie, la clé USB doit être changée pour une plus grande (alors que l’espace de stockage de s3 grandit — et est facturé — en fonction des besoins),
- la clé USB n’est pas elle même répliquée (alors qu’amazon garantit un backup),
- mais surtout, il faut y penser à faire sa sauvegarde sur sa clé USB, et penser aussi à la stocker ailleurs (chez sa grand-mère, sur son lieu de travail, etc.) si on veut vraiment être protégé par exemple contre un incendie (l’idée d’utiliser s3 pour y stocker les scans de ses pièces d’identité, de son contrat d’assurance incendie, etc. n’est pas idiote non ?).
C’est sûr que l’argument tarif est un peu provocateur. Si je veux non plus sauvegarder mes photos mais aussi mes MP3, mes vidéos, etc., alors là, je suis sûr qu’un disque externe ou un petit NAS sera vite amorti (on trouve des boîtiers NAS deux baies sans disque sachant faire du RAID1 pour moins de 150 €)… Mais comme je l’ai dit, l’avantage d’un service en ligne est qu’il se situe par définition sur un autre site, et que les sauvegardes peuvent être automatisées.
Avant tout, qu’est-ce que l’offre s3 ? Au départ, une simple inscription au service, sans engagement. En effet, on est facturé uniquement en fonction de ce que l’on consomme en bande passante et espace de stockage. Autrement dit : si on n’utilise pas le service, on ne paye rien. Coté facturation, j’ai opté pour la carte bancaire (je n’ai pas trouvé de service comme paypal). L’état de facturation (en particulier en terme de stockage) est établi toutes les heures. Une interface web vous permet de créer un ou plusieurs « espaces de stockages », appelés « buckets ». À la création d’un bucket, on peut choisir si le stockage se fera aux USA ou en Europe (tarifs européens ~ 30% plus chers, mais on suppose que les temps d’accès sont meilleurs pour nous). Ensuite, un bucket se gère un peu comme un disque externe, avec une gestion de droit façon « lecture/écriture/contrôle total ». La sécurité se fait de base par une authentification de type login/mot de passe (appelés respectivement « Access Key ID » et « Secret Access Key »), ou si vous le préférez (le changement s’opère via l’interface web d’administration) par certificat X.509.
Un point décevant toutefois : pour une raison que j’ignore, amazon a fait le choix de ne pas permettre l’accès aux buckets via des protocoles classiques, genre Webdav ou autre FTP. Les accès se font via une API ouverte, dont les spécifications sont publiques et bien documentées, avec des exemples. Néanmoins, si vous souhaitez partager un fichier avec un ami (ou tout simplement le rendre public), sous réserve que vous ayez positionné les droits en lecture pour tous sur ce fichier, il pourra être accessible via une URL de type http://nom_du_bucket.s3.amazonaws.com/chemin/.../fichier
.
Pour ma part, je me suis amusé avec s3 en utilisant deux méthodes :
- les extensions pour firefox. J’ai essayé deux extensions : s3 organizer, qui offre une interface genre client FTP classique à la filezilla, et Open s3, qui ajoute à firefox la reconnaissance des URLs de type
s3://nom_du_bucket/chemin/fichier
. La première est d’une utilisation plus intuitive, mais montre pour l’heure quelques bugs d’affichage. La seconde semble plus simple, mais se révèle finalement tout aussi efficace et plus fiable ; - le montage sous Linux. Il existe un projet baptisé « s3fs » qui permet aisément de monter un bucket s3 dans une arborescence Linux (et après, les
rsync
et autres commandes permettant de programmer des backups sont à vous). Malheureusement, s3fs n’est pas encore un package standard d’Ubuntu. Néanmoins, l’installation reste simple :sudo apt-get install build-essential libcurl4-openssl-dev libxml2-dev libfuse-dev
wget http://s3fs.googlecode.com/files/s3fs-r177-source.tar.gz
(vérifiez la dernière version ici),tar xfz s3fs*.tar.gz
cd s3fs
sudo make install
sudo mkdir /mnt/s3
sudo chown votre_nom_utilisateur:votre_nom_groupe /mnt/s3
- Le montage est alors assez simple :
s3fs nom_du_bucket -o accessKeyId=votre_Access_Key_ID -o secretAccessKey=votre_Secret_Access_Key /mnt/s3
Dernier point dont il me reste à parler : la vitesse de transfert. En pratique, j’obtiens une vitesse d’upload à 500 Kbits/s en moyenne (environ 4 Mo par minute) avec les USA, ce qui est tout à fait honorable sur mon lien ADSL chez free. Pour information, je me suis déjà amusé à installer un serveur webdav sur un serveur Web (Ubuntu+apache 2) situé en France sur le réseau Renater, et je ne suis pas monté beaucoup plus vite.
En conclusion : un service probablement très intéressant pour une entreprise qui n’a pas les moyens techniques pour monter ce genre de service de stockage en ligne, ou qui a des besoins en volume qui rendraient une réalisation en régie peu rentable. Pour le particulier, du fait que la facturation se fasse aussi en terme de volume transféré, l’utilisation se trouve vite limitée. Par exemple, j’avais envisagé à un moment d’utiliser s3 pour y stocker les MP3 que j' »offre » sur le présent blog en « fond musical » (ce qui serait simple car, comme je l’ai dit, les fichiers accessibles sur s3 au tout public sont accessibles par une URL classique en http://…). Mais je ne sais pas combien de fois ces morceaux sont écoutés. Ce site n’ayant pas d’enjeu commercial pouvant couvrir cette dépense, j’ai vite oublié. Par contre, ce service peut très bien se révéler utile pour la sauvegarde des fichiers importants à vos yeux. Peut être pas tout vos MP3 et autres Xvid (un disque externe suffira pour ça), mais vos photos, scan de documents importants, etc.
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Hello,
Pour les dumps mysql, y’a ce billet qui est interessant : http://uswaretech.com/blog/2009/02/automatically-backup-mysql-database-to-amazon-s3-using-django-python-script/
++
@dcddtc: oui, bonne idée, sauf… qu’il faut avoir python. Facile (et bonne idée) lors d’une utilisation professionnelle. Mais dans le cas d’une utilisation perso comme c’est le cas pour moi, c’est la quadrature du cercle : python n’est pas disponible chez mon hébergeur (1and1), et si je peux bien sûr lancer des scripts python chez moi, de chez moi, je ne peux accéder à la base MySQL située chez mon hébergeur (la base MySQL n’est accessible que depuis les serveurs où tournent les scripts php qui font tourner les sites).
merci pour la zic
@virginie: j’étais sûr qu’elle te plairait cette là 😉
avec vous au moins je développe ma culture hight tech ! c’est qui Linux ? -rires. (je plaisante.. à peine)