Partir

Vacances obligent, il y a quelques temps que je n’avais pas regardé ce qu’il y avait à l’affiche au ciné. Or, loin des blockbusters étasuniens, j’ai repéré 3 ou 4 films qui me tentent bien. Et comme ils risquent de ne pas rester encore longtemps en salle, je crois que je vais me faire quelques soirées dans les salles obscures les prochains jours…

Ce soir, je suis allé voir le film « partir ». Un film qui montre différentes facettes d’une séparation, servi par une brochette d’acteurs que j’affectionne particulièrement : Sergi López (si si, vous connaissez, c’est Harry Ballestero, dans « Harry, un ami qui vous veut du bien »), Kristin Scott Thomas (qu’on ne présente plus… ou sauf si vous êtes vraiment nuls en ciné ; dans ce cas, rappelez-vous, Fiona, celle qui est tout le temps en deuil dans « 4 mariages et un enterrement »), et Yvan Attal (que j’ai personnellement découvert dans l’excellent « Les patriotes »).

Après 20 ans de mariage avec Samuel (médecin ambitieux), Suzanne (mère au foyer, malgré une formation initiale de kinésithérapeute) tombe amoureuse d’Ivan, un ouvrier qui travaille au noir chez eux. Entre autre, le film montre avec brio ce que l’amour peut amener à faire. Pour ma part, j’ai préféré un autre éclairage du film : les réactions du mari. Yvan Attal joue en effet la figure emblématique du type qui trouve normal de posséder une personne. Kristin Scott Thomas est *sa* femme, et il ne supporte pas qu’elle puisse coucher avec quelqu’un d’autre. Et il agit ainsi avec tout le monde (usant par exemple de sa position d’adjoint au maire). Avec le patron qui « employait » Sergi López pour l’obliger à virer son ouvrier. Avec le policier, ami de la famille, pour… Hey, mais c’est que j’ai failli vous raconter le film moi ! Non mais sérieusement, s’il me fallait un argument supplémentaire pour démontrer les dangers de laisser à un être humain le pouvoir de posséder d’autres êtres humains, ce film tomberait à point. Seul petit reproche que je ferai (si je devais en faire un) : l’impasse qui est faite sur une partie des relations entre Suzanne et ses deux enfants. En effet, dans les différents choix qu’elle fait dans le film, leurs conséquences par rapport à ses enfants ne semblent pas l’influencer beaucoup. Pourtant, j’imagine que lorsqu’on choisit de ne plus exercer son métier pour jouer les mamans poules pendant 15 ans, c’est qu’on a un instinct maternel plutôt développé. Peut-il disparaître si aisément en tombant amoureux ? J’aurais aimé que le film se pose plus la question.

Quoi qu’il en soit, si vous cherchez un film simple, mais émouvant et profond, où il n’y a pas un GI qui tire partout ou des robots qui sauvent le monde, allez-y, vous ne serez pas déçu.

download Fond musical : Nepenthes – Songe : J’adore ce groupe (qui mériterait d’être mieux produit et plus connu).

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