Quelle est la distance entre Sangatte et la Canebière ?

Je viens d’ajouter une nouvelle catégorie « Songes » au présent blog. À l’ambition plus modeste que la catégorie « Philo-politique » (qui pouvait s’attaquer longuement à de grands sujets comme l’invention de Jésus ou l’hédonisme), elle sera l’occasion de vous faire part (et mieux encore, de vous faire réagir) de certaines de mes réflexions du jour, qu’elles soient totalement futiles et saugrenues, ou plus profondes.

Bref, cet été, je cherchais un réseau WiFi ouvert dans les rues touquettoises. J’ai alors réalisé qu’il y a très peu de temps, je n’aurais eu à ma disposition que ce bon vieux service postal pour écrire à mes proches (qui pour le coup étaient loin). En admettant que je sois au nord de la France (ah ben j’y étais justement), et que mon interlocuteur soit au sud, combien de temps aurait-il fallu pour avoir une réponse à une missive ? J’imagine deux jours au courrier pour descendre. Puis, si mon correspondant est rapide et qu’il répond tout de suite, deux jours pour que la réponse me revienne. Soit… 96 heures.

J’ai alors comparé ça aux 2,6 secondes qu’il aurait fallu pour que ce message (s’il avait été codé sous forme électromagnétique) fasse l’aller-retour vers la lune, aux 17 minutes pour faire l’aller-retour avec le soleil (mais qui connait quelqu’un qui habite le soleil ?), ou aux 6 à 45 minutes (selon les époques) pour aller et revenir d’une hypothétique station marsienne.

Un rapide calcul montre que notre jolie enveloppe aura mis autant de temps pour aller et revenir de Sangatte à Marseille (environ 1’000 Km) qu’un photon aurait mis pour aller et revenir d’une station spatiale située à près de 52 milliards de Km de nous (~10 fois la distance qui nous sépare de Neptune). Autrement dit, à quelques erreurs d’approximation près (vitesse de la lumière dans le vide différente de celle dans la fibre optique, temps de traversée des éléments actifs, de compression/décompression…), l’invention d’outils comme le téléphone ou Internet auront réduit les distances (en terme de communication) d’un facteur de l’ordre de 50 millions !

Voilà le genre de chose dont on prend conscience rapidement quand on est dans un village où le réseau GSM est en panne, et où aucune borne WiFi n’est ouverte. On se prend alors à se demander si, dans le fond, nous communiquions de la même façon avec nos congénères à l’époque des calèches postales qu’aujourd’hui, avec nos réseaux gigabits…

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