J’avais l’autre jour une discussion dans un domaine très spécifique de mon métier. Et de là de m’entendre dire « oh mais ne t’inquiète pas, pour l’heure, la mode est à agir ainsi, mais dans vingts ans, tout le monde nous invitera à faire l’inverse, comme on faisait il y a vingt ans d’ailleurs ». Or, cette remarque (qu’un ami m’avait déjà faite il y a quelques années) semble s’appliquer à tout.
La vie serait un éternel balancier ? Je ne dis pas que c’est une vérité, mais avouons que la théorie tient debout : rares sont les contre-exemples. Gauche / droite, progressistes / conservateurs, Girondins / Jacobins, poujadisme / mondialisation, concentration / outsourcing, déterminismes / existentialisme…
Mais en fait, tout serait simple si ces alternances étaient régulières. Si la fréquence de ces changements était réglée comme une horloge. Or, ça n’est pas le cas. Par contre, j’ai noté que souvent, les progressistes prenaient les commandes d’autant plus violemment que les conservateurs les ont tenues longtemps. Ou inversement, les défenseurs de la décentralisation auront une politique molle si leurs opposants ne sont pas de fervents Jacobins. De là à penser que nous vivons dans un monde chaotique…
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C’est bien là un des fondements de la psychohistoire, discipline inventée par Isaac Asimov dans sa série Fondation : les mouvements globaux de l’histoire sont globalement prévisibles, sauf à quelques moments clés (qui font tout l’intérêt de la série …)
Ouuu, je n’ai pas relu les Asimov depuis… le collège au moins. Il faudrait que je les remette sur la « to read list » 🙂