Faites ce qu’on vous dit, pas comme moi
En général, je ne trouve pas trop logique que ce soit la rue qui gouverne. Je pense que certaines choses doivent être décidées, parce qu’on n’a pas le choix, et tant pis si ça ne plait pas à la majorité. C’est le principe même de la démocratie représentative.
Pour autant, justement sur les sujets importants qui peuvent amener à pondre des lois impopulaires, il est indispensable de débattre. D’expliquer l’analyse qu’on fait du problème. De proposer des solutions. De faire évoluer ces propositions en fonction des retours qu’on a. Contrairement à une rumeur persistante, les Français ne sont pas tous idiots (attention hein, je n’ai pas dit que tous les Français n’étaient pas idiots, moi aussi je connais des exceptions… 😉 ). Si on leur explique pourquoi une mesure impopulaire est nécessaire, ils ne descendront pas dans la rue, ils peuvent comprendre.
Or, l’actuelle loi sur les régimes des retraites a été gérée de façon inacceptable, et ce pour plusieurs raisons :
- refusant un vrai dialogue,
le gouvernementle président préfère laisser agir des rois de la com’ et du social à la sauce patronale comme Raymond Soubie, qui, à coup de site web de propagande et autres effets d’annonces alarmistes envoyés aux syndicats, nous explique que le sujet est chaud, et qu’il n’existe qu’une façon et une seule de le réformer ; - puis, c’est devenu une habitude (rappelez-vous d’HADOPI), comme à chaque fois qu’il veut passer en force, le gouvernement décide d’utiliser la procédure d’urgence (loi du 27 juillet 2010 signée du président de la république himself). Résultat : 500 amendements évalués en… 35 minutes ;
- et pour être jusquauboutiste dans le non respect du peuple qui l’a élu, alors qu’il y a urgence à réformer le régime des retraites pour monsieur toutlemonde, il convient de ne surtout pas aligner les régimes spéciaux des élus sur celui de vous et moi cher lecteur. Sûr qu’en passant une moyenne de 24 secondes sur chaque proposition d’amendement, celui-ci, particulièrement impopulaire… dans les rangs de l’assemblée, avait peu de chance de passer.
Pas étonnant de voir ensuite les premières pénuries de carburant dans le coin dès hier, et les premiers ralentissements dûs aux routiers dès demain…
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Il serait bon d’expliquer, et de s’expliquer aussi. Avant, avant, en des temps ‘préhistoriques’, les politiques étaient parfois mis en face de leur incohérence, de leur inconsistance, et de leur inconstance, de leurs mensonges aussi. Il y avait ce qu’on appelait à juste titre des ‘débats’ en direct. Aujourd’hui, plus rien. Flagrant délit de mensonge mais zéro justification par les intéressés, les pro de la com’ ont pris le relais, on noie le poisson, on distille le poison. J’étais dans la rue hier, et j’y retournerais si c’est le seul langage qui puisse être entendu … à la longue.
@Firenze: oui bien sûr, dans le cas présent, face aux mensonges et au manque de dialogue, la voix de la rue semble être la seule qui soit légitime…