Qui a les clés ?

Voilà une réflexion qui m’a été inspirée par une amie twitos (@Audrey_mlleL), à qui je disais qu’à mon avis, personne (sous-entendu aucun mouvement politique) ne semblait avoir les clés pour nous sortir du marasme actuel. Le constat est simple : depuis le début de l’actuelle crise, nous avons eu respectivement un gouvernement de droite (décomplexée), puis de « gauche » (je mets des guillemets à gauche, pas sûr que l’actuel PS soit bien à gauche mais bon, c’est un autre débat), et rien ne change. Les alternatives ? Un rassemblement qui semble pointer du nez au centre… mais pas sûr qu’une politique, certes pleine de bon sens, mais qui plagie les deux déjà testées soit plus efficace. Nous avons aussi les verts, qui n’arrivent même pas à s’entendre entre eux. Et enfin, les extrêmes. Concernant ces derniers, je vais prendre le temps d’en dire deux mots.

À ma droite, les fachos. Message à tous ceux qui seraient tentés de voter pour eux (soit par idéologie, soit par ras-le-bol) : lisez bien le programme économique du FN. Pensez-vous vraiment que ça va nous faire sortir de la crise ? J’attends votre démonstration, mais d’emblée, je préfère vous dire que je ne suis pas convaincu (loin s’en faut). À ma gauche : un parti qui plait déjà mieux à mon cœur, mais qui souffre de deux handicapes. Tout d’abord, son programme économique fait l’hypothèse que la France est assez forte pour renégocier les accords monétaires européens. Certes, la clé est là, mais c’est une vision utopiste (j’y reviendrai). Deuxième raison : je ne suis pas communiste. Je ne pense pas que le bien-être individuel puisse être la conséquence du bien-être collectif, et que tout bien doit être partagé.

Alors, que reste-t-il ? Bennn… Une révolution ? D’aucuns semblent penser que ça pourrait arriver (Cf. cet intéressant article de @Authueil).

En fait, la bonne question à se poser est « pourquoi les partis traditionnels sont-ils incapables de changer quoi que ce soit ? ». Et la réponse est simple : pour agir (quelle que soit l’action), il faut des sous. Et de l’argent, il n’y en a plus dans les caisses. Rien de nouveau me direz-vous. Sauf qu’avant, l’état avait un levier de secours : la dévaluation (il y avait aussi l’entrée en guerre, mais c’est moins drôle). Or, pour dévaluer, il faut être maître de sa monnaie, ce qui n’est plus le cas depuis que nous avons donné nos machines à billets à la banque centrale européenne. Pire : non seulement nous ne pouvons plus dévaluer, mais en plus, nous devons payer notre argent à prix d’or ! Je m’explique.

Lorsque la France a besoin d’emprunter, la logique voudrait qu’elle aille voir en premier lieu sa propre banque (cette fameuse banque centrale). Or, nos règles institutionnelles l’interdisent ! Les règles du jeu nous obligent à passer par l’intermédiaire de banques privées qui, elles, empruntent à moindre coût à la banque centrale, et nous prêtent avec des intérêts bien plus élevés. Notez que la hauteur de ces intérêts est fonction de notes attribuées par des agences qui « évaluent » la crédibilité des pays à pouvoir rembourser (c’est le fameux triple A que nous avons perdu). Et justement, quel crédit pouvons-nous accorder à ces agences de notation… quand on sait que ce sont elles qui avaient noté AAA les subrimes pourries qui nous ont valu la crise du même nom en 2008 ? Quant aux banques ruinées en 2008, et qu’il a fallu renflouer au plus vite (parce qu’elles seraient indispensables si on ne veut pas que le « système s’écroule »), ce sont les mêmes qui nous prêtent aujourd’hui notre argent à prix fort. Ce sont aussi ces mêmes banques qui nous disent quoi faire, ou mieux encore, qui mettent leurs employés à la tête de nos états (Lucas Papademos en Grèce, Mario Monti en Italie), ou à la tête de la banque centrale européenne (Mario Draghi). À noter que les 3 noms que je viens de citer sont d’ex employés de la banque Goldman Sachs, celle-là même qui « fabriquait » (toujours impunément à l’heure acteulle) des « produits financiers » bien opaques avec des bons morceaux de subprimes dedans.

Ces banques (et les êtres humains qui les possèdent) ont devant elles des milliards d’euros, et des pions bien placés aux manettes de nos institutions. Leurs magouilles, bien que dévoilées au grand jour, bien que nous enfonçant dans la mouise, restent à ce jour impunies. Alors oui, l’homme, ou même l’institution politique qui voudra renverser ce système devra en avoir une belle paire pour atteindre son objectif. En tout cas, ce ne sont pas de simples élections, voire quelques centaines de milliers de manifestants dans les rues qui vont changer grand chose.

download Fond musical : Grand Corps Malade – Mental

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *