Étiqueté : film

Joueuse

Il est des moments où je suis content de vivre dans un pays où le cinéma d’auteur est subventionné, malgré les effets pervers du système. Parce que le film que je suis allé voir ce soir n’a rien de ce qui fait les superproductions qui sortent actuellement, promises à un nombre d’entrées indécent mais suffisant pour rembourser l’investissement colossale. Le film dont je vais vous parler est une petite production, petit budget, peu d’acteurs, plans faciles, réalisation simple, rythme agréable et pas trop violent. Et pourtant, quel chef d’œuvre ! Dans son registre, ce film est certainement au cinéma ce que le discours de la servitude volontaire de La Boetie est à la littérature : un incontournable (ceci dit, je n’ai pas lu « la joueuse d’échecs » de Bertina Heinrichs dont ce film est inspiré, sinon, peut-être que ce livre irait sur le même rayon que l’ouvrage du pote de Montaigne). L’histoire est assez simple : une femme de ménage se...

Partir

Vacances obligent, il y a quelques temps que je n’avais pas regardé ce qu’il y avait à l’affiche au ciné. Or, loin des blockbusters étasuniens, j’ai repéré 3 ou 4 films qui me tentent bien. Et comme ils risquent de ne pas rester encore longtemps en salle, je crois que je vais me faire quelques soirées dans les salles obscures les prochains jours… Ce soir, je suis allé voir le film « partir ». Un film qui montre différentes facettes d’une séparation, servi par une brochette d’acteurs que j’affectionne particulièrement : Sergi López (si si, vous connaissez, c’est Harry Ballestero, dans « Harry, un ami qui vous veut du bien »), Kristin Scott Thomas (qu’on ne présente plus… ou sauf si vous êtes vraiment nuls en ciné ; dans ce cas, rappelez-vous, Fiona, celle qui est tout le temps en deuil dans « 4 mariages et un enterrement »), et Yvan Attal (que j’ai personnellement découvert dans l’excellent « Les patriotes »). Après 20 ans de mariage avec...

Anges et démons

Anges et démons est un film adapté d’un roman de Dan Brown, qui est antérieur au désormais célèbre Da Vinci Code. Or, pour le Da Vinci, autant j’avais adoré le roman, autant j’avais trouvé l’adaptation cinématographique terne. Dans le cas présent, n’ayant pas lu le roman au préalable, difficile de juger. Seulement, ici aussi, force est de constater que le film manque lui aussi de relief. Oh, l’histoire est plutôt prenante. Bon, c’est du « complètement n’importe quoi » sur les fondements scientifiques du truc (la bomboninette d’antimatière qui tient en suspension 24 heures grâce à des électroaimants alimentés par une ‘tite batterie fait sourire), mais franchement, on s’en moque, car là n’est pas l’intérêt du scénario. L’intrigue commence à 18h, doit se terminer à minuit. Ça force un rythme soutenu qui va bien avec les rebondissements qui ne manquent pas de survenir régulièrement. Non franchement, de ce coté là, rien à redire. Le problème, c’est qu’assez rapidement, le film devient stéréotypé,...

Millenium

Ouaaaouuuu… Alors là, ça déchire ça décoiffe ça déboîte… J’ai vu pas mal de bons films récemment, mais là… Évidemment, il y a déjà le fait que j’aime ce genre d’histoire à suspense, où on essaie de deviner ce qui va arriver avant que ça n’arrive. Ensuite, il est intéressant de noter qu’il s’agit d’un film suédois. Alors oubliez les polars étasuniens avec des scènes de bagarres improbables qui durent un quart d’heure et qui n’apportent rien, ou les scénarii qui tiennent sur un timbre poste. C’est d’ailleurs amusant ce coté exotique quand on entend les noms des personnages : Mikael Blomkvist, Lisbeth Salander, Henrik Vanger… En toute honnêteté, avouons que je n’avais pas lu le roman (ou les romans, il paraît qu’il s’agit d’une trilogie) dont ce film est l’adaptation. C’est pourquoi l’ensemble de l’histoire était une découverte, truffée de surprises. Et des surprises, il y en a. Il y a le fil de l’histoire bien sûr : un journaliste se...

Tellement proches

Je poste pas mal d’articles sur les films ces derniers temps, mais n’allez surtout pas vous imaginer que je suis en vacances 😉 Et en plus, j’ai deux articles en retard sur le sujet ! Je vais tout de même commencer par la fin, actualité oblige… En effet, j’ai eu le privilège d’être invité hier par le site cinefriends.com à l’avant-première nancéienne du film « tellement proches« , en présence des réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakache (leur blog), ainsi que des acteurs Vincent Elbaz et François-Xavier Demaison (désolé pour la photo, difficile de faire mieux d’où j’étais dans une salle sombre). Je remercie tout de suite cette équipe fraîche, très sympathique et accessible (ce qui ne doit pas être simple, quand on imagine le stress que la sortie d’un film doit engendrer). Autant être honnête tout de suite : la comédie n’est pas mon style de film préféré, et le teaser m’avait laissé perplexe : j’avais peur que le film soit centré...

Good morning England

Voilà bien un film que je ne serais pas allé voir de moi-même. En effet, je le supposais trop stéréotypé. Parce que je suppose que même si vous n’êtes pas allé le voir, vous avez dû entendre parler du « pitch » : dans le milieu des années 60, la pop et le rock battent leur plein dans le monde entier, et cette mode est superbement ignorée par les médias officiels (la BBC doit consacrer à ce style de musique 2/3 d’heure d’antenne par semaine). Aussi, quelques bateaux se sont installés le long des côtes de Grande Bretagne, avec à leur bord des émetteurs capables d’arroser les sujets de sa majesté de bonne musique aux sonorités un poil rebelle. Aussi, j’imaginais déjà un film avec les gentils animateurs radio d’un coté, et les méchants législateurs de l’autre. Pour être honête, il y a de ça. Mais de façon tellement caricaturale, que cette bataille est tournée en dérision à la façon burlesque, comme...

Je l’aimais

Il est assez rare de lire un bon livre, et de trouver son adaptation au grand écran excellente. Or, il y a environ un an, je vous racontais tout le bien que j’avais pensé du livre « je l’aimais« . Et bien il faut avouer que la réalisatrice Zabou Breitman a réussi, avec talent et sensibilité, à mettre en image ce roman d’Anna Gavalda qui ne s’y prêtait pas particulièrement. En effet, l’exercice n’est pas facile d’illustrer à l’écran des pensées, des sentiments, des ressentis… Je ne vous en dirai pas plus sur l’histoire que je l’avais fait en son temps lorsque j’ai parlé du livre. Sachez juste que, Daniel Auteuil, Marie-Josée Croze, et Florence Loiret-Caille, réussissent avec brio à vous proposer une réponse à l’éternelle question « vaut-il mieux vivre avec des remords plutôt qu’avec des regrets ? ». Certains choix dans la vie ne portent pas spécialement à conséquence : choisir des pâtes ou du riz ce soir au restaurant a peu de...

Celle que j’aime

Voici le dernier film d’Élie Chouraqui, avec l’excellente Barbara Schultz, et celui dont je découvre les talents d’acteur : Marc Lavoine (ça n’est pas son premier film, mais je n’avais pas vu le bal des actrices). Initialement, le pitch est assez simple : Isabelle, la trentaine, divorcée, dynamique, mignonne, semble bien dans ses baskets. Voilà que depuis 7 mois, elle sort avec Antoine. Cet Antoine a tout ce qui est agacent au cinéma : il a de l’humour, il n’est pas cyclothymique, il est beau, attentif, respectable, plein d’esprit… bref, le prince charmant qui nous rappelle, pauvres hommes que nous sommes, que nous ne sommes pas parfaits. Pfff… Enfin, là n’est pas l’histoire. Le fils d’Isabelle (Achille) est un gamin super possessif. Il aurait pu faire ami-ami avec son nouveau beau-père. Mais non. Entre eux, c’est la guerre. Et je vous assure, les gamins, ils ont des armes de destruction massives bien efficaces contre les adultes… Est-ce un bon film ? Si...

Romaine par moins 30

J’ai renoué avec ma période ciné, et avec les bons films semble-t-il (enfin, avec Sandrine Kiberlain comme actrice principale, je ne prenais pas trop de risque). « Romaine par moins trente » est une petite comédie fraîche (sans jeu de mot, même si la majorité du film se passe dans un Québec bien glacial) et agréable. Romaine vit avec Justin, un homme qui pourrait bien être le prince charmant aux yeux de plein de femmes. Il semble agréable, sait booster la vie, fait sans arrêt des surprises… Seulement voilà, à cause de ça, Romaine se sent étouffée… Alors, dans le voyage en avion à destination du Canada, alors qu’elle croit que l’avion va se cracher (par la faute d’une bévue de l’hôtesse de l’air, personnage déjanté et attachant qui sera un peu le fil rouge du film), elle va lui avouer ce sentiment d’étouffement, et deux ou trois autres choses dont je vous laisse la surprise. Biiip, j’aurais envie de vous raconter...

Gran Torino

Alors, voilà bien un film que je ne serais pas spontanément allé voir. Pensez-vous, un Clint Eastwood… Mais j’ai deux amies qui m’ont indiqué que ce film était bien, alors, j’ai suivi leur conseil. Et force est de constater que ça n’était pas une erreur… Bon, soyons honnête : coté scénario, c’est du niveau des inspecteurs Harry… Il y a un gentil méchant (Clint Eastwood). Gentil parce qu’il est dans le groupe des gentils, mais méchant parce qu’il est plutôt aigris et acariâtre. Octogénaire, ancien combattant de la guerre de Corée, et veuf (il vient de perdre sa femme au début du film). Il n’a jamais compris ses enfants, qui le lui rendent bien, il n’aime pas ses voisins (des Chinois pensez-vous, des bridés). Et évidemment, il y a le gang des méchants. Comme de bien entendu, les méchants vont casser les pieds des gentils, et notre Harry, ooops, pardon, notre Walt Kowalski (c’est le nom de Clint Eastwood dans...