Ca faisait longtemps que je ne vous avais pas présenté de livre. Il est vrai que je lis moins de romans ces derniers temps.
Ce coup-ci, nous allons parler d’un polar. Quoi que… Maintenant que j’ai lu la fin du livre, je ne sais plus si je dois le classer dans ce style.
D’accord, il y a meurtres. Meurtres de jeunes filles tout au long du bouquin. Mais étrangement, ça n’est pas l’intrigue du livre. Quoi que, à bien y réfléchir, ça aurait pu le devenir, vu que le héros est abordé par un type qui se fait passer pour le serial killer de ces pauvres filles. Il y a aussi un autre meurtre, à la fin du livre (mais je ne vous dirai pas de qui). Quoi qu’il en soit, contrairement aux Colombo ou à Agatha Christie, la recherche du meurtrier n’est pas l’énigme.
Il y a vols. Ah là, oui. C’est plus le sujet. Mais ce sont des vols peu ordinaires. Vols d’amours, vols d’histoires, vols de romans…
Bref, plutôt inclassable cette oeuvre. Pas un seul policier n’y figure. Et sans faire naître le moindre univers noir, nous nageons pourtant sans arrêt en pleine imposture, le grand thème du livre. Au final, Jean-Pierre GATTEGNO (connu des cinéphiles au travers des adaptations de "Neutralité malveillante" par Francis Girod, ou plus récemment "Mortel transfert" par Jean-Jacques Beinex) signe un roman original : c’est du Kafka sans fantastique, du Simenon sans Maigret, du Philippe Djian sans univers glauque…
Et c’est en fait ce qu’on pourrait lui reprocher. Quand on goutte un plat sans sel, ou sans poivre, c’est original. Ca change. On est heureux de découvrir une nouveauté. Mais au final, quand on a faim, ça n’est pas vers cette cuisine qu’on se tourne, parce que, justement, il lui manque quelque chose.