Michel Houellebecq – Extension du domaine de la lutte

L’histoire : un jeune cadre moyen (informaticien de son état) tombe petit à petit dans la dépression… Ne cherchez rien d’autre. Je préfère le dire tout de suite : ceux qui aiment lire un bouquin pour son histoire doivent passer leur chemin.

Bref, notre jeune homme parcourt la France pour donner quelques formations sur un progiciel développé pour le ministère de l’agriculture. Il fait ce chemin avec un collègue, guère mieux dans ses baskets que lui. Ce pauvre homme, pas spécialement beau, a "bien du mal à conclure" avec les filles… Et ce duo est prétexte à l’auteur pour faire passer l’idée du livre : selon lui, la sexualité est une forme d’économie de marché, une économique libérale, qui s’apparente à la réussite financière.

Tout comme il y a des gens qui réussissent leur carrière et d’autres qui échouent, il y a des gens qui réussissent leur vie sexuelle, d’autres qui manquent leur cible. Certains auront plusieurs carrières, et les réussiront toutes. D’autres n’auront qu’un seul métier, mais auront pour autant une vie confortable. Enfin, il y a les gens qui échouent dans leur vie professionnelle. Selon Houellebecq, pour la vie sexuelle, même classement : il y a ceux qui auront moult conquêtes, d’autres seront fidèles à une personne, et d’autres connaîtront des déserts sexuels toute leur vie. Certains réussissent sur les deux tableaux, d’autres sur un seul, et enfin, il y a ceux qui échouent dans les deux domaines (relationnels et professionnels).

Bref, c’est l’idée principale développée. A mon avis, il y a une bonne part de vérité dans cette façon de voir les choses. Malheureusement, les arguments avancés me semblent "light".

Au détour d’un passage dans un hôpital, ou en écoutant la confession d’un prêtre (un ami du héros avec qui le lecteur fera de brèves rencontres), l’auteur abordera succinctement le thème de l’euthanasie. Trop succinctement à mon goût.

Autre thème du livre : la dépression (celle dans laquelle plonge le héros). Si cette dernière est relativement bien décrite, l’auteur n’en tire rien. Au contraire. Le dernier quart du livre n’est qu’une suite de descriptions de morceaux de pensées et de morceaux de vie du dépressif. Arrivé à la fin du livre, je me demande l’utilité de toute cette narration. Ou bien il manque quelque chose à ce livre (une conclusion, une ponctuation finale), ou bien il y a quelque chose en trop.

Bref, vous l’aurez compris, la fin est lassante… Mais j’ai peut-être loupé quelque chose. A vous de juger.


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