C’est marrant comment j’ai plus de choses liées aux loisirs à raconter en cette période de l’année… Bref, après avoir discuté avec une collègue de boulot comme quoi il avait peu de bon films à voir actuellement (enfin, il y en a quand même), elle m’a rappelé qu’il existait à Nancy un cinéma plutôt orienté films d’auteurs, qui ressortait de bons films durant la saison estivale, pour ceux qui les auraient loupés.
Je vais sur leur site (bogué jusqu’à la moelle entre parenthèses), et par chance, je vois que ce soir, à 22h10, il y a la dernière séance pour la diffusion de "J’ai toujours rêvé d’être un gangster".
Bon, avouons que :
- je ne suis pas super fan d’Edouard Baer ;
- c’est un film en noir & blanc, filmé façon western, avec des clins d’oeil au cinéma muet ;
- le rythme n’est pas super rapide ;
- et les gags/dialogues ne sont pas du niveau d’Audiard.
Je suppose qu’à ce stade, cher lecteur, tu te dis que je vais t’inviter à fuir ce film ? Et bien non, au contraire ! Comme il risque de ne plus être en salle au moment où vous lirez ces lignes (sauf peut-être si vous habitez la région parisienne), jetez-vous sur le DVD. En effet, tout ça fonctionne !
A la description que j’en ai fait, tout le monde aura compris que ce film est un ovni (encore un), totalement atypique. Il faut ajouter à cette description le fait que le film raconte à la suite 4 histoires. Celle d’une serveuse paumée (Anna Mouglalis, excellente), qui tombe amoureuse d’un gangster raté (Edouard Baer, parfait dans ce rôle). Celle de deux "gentils" ravisseurs, qui embarquent une fille de riches suicidaire. Celle de deux chanteurs ayant leur carrière derrière eux, qui se croisent sur une aire d’autoroute (l’histoire qui la moins drôle certainement, mais très attendrissante et réaliste, avec Arno et Alain Bashung qui jouent leur propre rôle). Et celle de 5 anciens gangsters "à la retraite", nostalgiques de leurs casses et de leurs saisons de planque dans les bois. Ces histoires ont en commun d’avoir attrait à la petite délinquance, et le fait qu’elles se croisent dans une unité de temps et de lieu, une cafétéria d’autoroute.
Difficile de vous convaincre avec tout ça hein ? En fait, ce qui marche, c’est que tous ces portraits touchent des êtres humains un peu simples (parfois simplets même), qui ont su garder une âme d’enfant. Et on rit de leur candeur, de leur maladresse, de leur étonnement, de leur tendresse… parce qu’on se reconnaît à avoir déjà eu cette candeur, cette maladresse, cet étonnement, cette tendresse… On s’attendrit face à leurs émotions, face à leur vision enfantine, face à leur nostalgie… La salle était plutôt remplie (relativement à l’heure et à la date), et il semble que je n’ai pas été le seul à rire de bon coeur, ou à avoir été ému. De nombreuses scènes sont certainement de vraies anthologies, et j’ai hâte de revoir ce film pour m’en imprégner de nouveau…
Fond
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Histoire sans parole |
C’est noté le Manu
je me le réserve pour le mois d’Aout à Paris quand je me sentirai un peu seule
merci pour le commentaire 🙂