L’élégance du hérisson – Muriel Barbery

Je vous résume la 4ème de couv’ : Renée Michel est concierge dans un immeuble parisien très chic. Une concierge emblématique, d’apparence rustre et de peu d’esprit. Dans cet immeuble vit une demoiselle de 12 ans et demi, Paloma Josse, jeunette déjà désabusée par le monde sur lequel elle porte une analyse froide, qui a décidé une chose : à la fin de l’année scolaire, elle va se suicider, et mettre le feu à son appartement. Seulement, derrière l’apparence simple et stéréotypée de la concierge se cache une personne autodidacte très riche, plus instruite et lumineuse que bien des pensionnaires (pourtant riches et de haute société) qui habitent l’immeuble. Mais à cause de son éducation, faite dans une famille modeste au milieu d’un village retiré du monde, où il est enseigné que chaque sujet doit rester à sa place dans la classe sociale qui est la sienne, mais aussi, à cause d’un accident qui est arrivé à sa soeur, cette culture et cette soif de savoir restera introvertie, sciemment cachée. Heureusement, l’arrivée inattendue d’un nouveau propriétaire, Kakuro Ozu, d’origine japonaise, va changer les relations entre ces êtres…

Ce livre est avant tout une ode à la connaissance. Un hymne à ce qui est beau dans la littérature, et de façon générale, dans les arts. Le style du livre alterne entre des chapitres écrits par Mme Michel, et des extraits d’un journal tenu par la jeune Paloma. Le journal de Paloma ressemble à certains blogs que je lis, qui regorgent de pensées profondes personnelles, de descriptions de clichés de la vie quotidienne, de regards sur le monde, de récits d’expériences… Les chapitres provenant de la pensée de Renée Michel se veulent beaux (elle aime la belle grammaire), lucides, riches, drôles (si vous lisez ce livre, vous penserez à moi lorsqu’elle parle de la mitre du pape, j’ai beaucoup rit). Bref, le style est riche et très "soyeux" (expression piquée au bouquin 😉 ).

Pour résumer : ça n’est pas un livre qui vous rendra plus intelligent, ni nécessairement plus instruit. Mais c’est un roman plaisant, qui peint l’humanité, et qui vous invite (si ça n’est déjà fait) à faire la part de ce qui paraît et de ce qui est. Qui pourra vous conforter dans cette idée qu’il ne faut pas s’arrêter sur ce que les gens valent selon des critères sociétaires, selon un CV ou un poste à responsabilité, mais qu’il faut plutôt regarder sous cette croûte la valeur de chacun, à travers sa curiosité, sa richesse, la profondeur de ses pensées, sa volonté d’atteindre le bien, de toucher le beau. C’est enfin (et à nouveau, car c’est fou comme l’idée me suit actuellement) un hymne à la vie, qui vous invite à vivre profondément, sans attendre, et sans tabou l’instant présent, et tout ce que le quotidien peut vous apporter de plaisant…

Fond
musical :

 

 

BO du film DelivranceDueling Banjos


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