Après la première manche, la seconde, puis la troisième, après la revanche et la belle, quand le vainqueur est connu et que c’est sans appel, alors, quand on on aime jouer, on se fait une dernière partie, juste pour le fun, sans enjeu, pour le plaisir de prolonger l’instant : c’est la consolante. Voici donc une chose que j’ai apprise dans ce livre. Et tant d’autres…
J’ai déjà eu l’occasion de l’avouer : j’assume mon coté midinette. C’est certainement la raison qui fait que je suis super fan de cette auteur (malheureusement assez peu prolixe). J’ai déjà eu l’occasion de vous parler des deux romans que j’ai lus d’elle (« Je l’aimais » et « Ensemble, c’est tout« ), et de son recueil de nouvelles (« Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part« ). Je fais tomber le suspense tout de suite : « La consolante » reste dans cette lignée de succès, et tient toute ses promesses.
Il y a une constante dans les romans de cette écrivaine : le début du récit est toujours lent. Long à se mettre en place. Poser les acteurs, leurs relations, leurs émotions… Chez d’autres, cette lente mise en place pourrait être une torture. Mais Anna Gavalda écrit si bien qu’il n’est pas rare de se bidonner ou de lire une vérité et de se dire : « mais qu’est ce qu’elle écrit bien ! » (en vérité, je dis plutôt « putain ce qu’elle écrit bien« , mais ça serait impoli de vous le dire comme ça 😉 ). Or, dans La consolante, cette mise en place est encore plus longue que d’habitude. Il faut attendre presque la moitié du bouquin pour voir les choses évoluer. Et alors, tout s’accélère. Et là… C’est trop tard. On rentre dans ces phases redoutées et néanmoins jouissives où l’on n’arrive plus à poser son livre, où on n’hésite pas à se coucher tard pour connaître la suite. Et à la fin, après avoir rit, après avoir eu les larmes aux yeux… on est tout hébété quand on tourne la dernière page. Comme lorsqu’on quitte des amis après une belle fête, et qu’on se retrouve seul dans le compartiment d’un train, KO, à se demander ce qui s’est passé. C’est déjà fini ? Le retour à la vie normale est difficile…
L’histoire ? Charles, architecte, 47 ans, apprend la mort d’une femme qui l’a en partie élevé, la mère d’un ami qui ne l’est plus depuis. Cette mauvaise nouvelle sera le déclencheur d’un bilan assez déprimant sur sa vie, ou il listera ses regrets, ses désillusions, ses remords, et son manque de foi en l’avenir. Puis, par hasard, alors que la déprime n’est plus très loin, les hasards de la vie lui feront croiser la pétillante Kate… Je n’ai pas envie de vous en dire plus, ça serait vous gâcher le plaisir.
Bien sûr me direz-vous, le thème du bilan angoissant de la mi-vie est classique, celui de la rencontre d’un être qui vous fera voir les choses autrement l’est aussi… mais au risque de me répéter, sous la plume d’Anna Gavalda, on vibre, on va et vient dans les émotions… c’est du pur plaisir. À ne pas bouder.
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Un de mes préférés !
… oui oui oui – je partage complètement ton analyse. j’ai aimé ce livre !
et comme tu le dis si bien : » un seul être vous manque et… » .
bravo à l’auteur…. j’attends le prochain.
Mieux vaut assumer son côté midinette quand on met cette chanson en bande son 😉
OK je sors … (j’adore les Carpenters)