Exercice de stochastique

J’ai écouté d’une oreille ce soir une émission soit-disant scientifique en pré-primetime de M6. Le thème du jour : l’après pétrole. Que fera-t-on quand toutes les sources d’or noir se seront taries ? Car oui, il est une chose dont on peut être sûr : un jour où l’autre, cette denrée se fera rare, très rare… D’aucun diront que ça fait 50 ans qu’on nous bassine avec ça, qu’on nous disait à l’époque qu’il n’en restait plus que pour 50 ans. Alors pourquoi croire ceux qui nous disent la même chose aujourd’hui ? Qu’importe. Peut-être nous reste-t-il de quoi tenir 20 ans, ou 50 ans, ou 100 ans… De toute façon, en l’état actuel des choses, c’est l’économie de marché qui déterminera les règles du jeu. Le prix du pétrole montra au fur et à mesure où il se fera rare, ou que les vendeurs le rendront rare. Et à un moment, les alternatives au pétrole deviendront rentables.

Quelles prédictions peut-on tirer de tout ça ? Tout d’abord, nous ne nous en rendons pas encore trop compte (sauf peut-être pour l’énergie), mais tous les prix des produits dépendant du pétrole vont augmenter en fonction de l’évolution du cours du baril. Peut-être cette augmentation s’arrêtera lorsque des solutions alternatives seront utilisées (mais l’utilisation de techniques alternative ne dit pas que les prix stagneront, voir ci-dessous). Et comme il y a du pétrole, ou de l’énergie provenant du pétrole tout autour de nous, on ne se trompe pas en disant que le pouvoir d’achat des gens va, en moyenne, diminuer. Je dis en moyenne, car évidemment, les quelques personnes dont les revenus sont indexés sur le prix de l’or noir n’auront pas de souci à se faire.

Ensuite, d’autres produits vont devenir plus rares à trouver. En effet, en l’état actuel des techniques, la plupart des alternatives à la chimie pétrolifère sont basées sur l’utilisation de bioquelque chose. Autrement dit, de végétaux. Nous avons déjà capté que les carburants commençaient à être remplacés par des biocarburants. Résultat : les paysans se mettent à planter du maïs ou du colza, afin de produire de l’huile pour nos moteurs. Conséquence immédiate : le prix du blé monte. Alors, quand il faudra planter des pommes de terre pour fabriquer du plastique, ou du lin pour habiller nos mannequins, le prix du blé ne va pas seulement augmenter : il va exploser. Il est fort à parier que ça sera le cas des autres productions agro-alimentaires.

On se résume : dans les prochaines années, tout va augmenter. C’est déjà le cas pour les matières premières, qui se font de plus en plus rares dans les mines (métaux, hélium, uranium, etc.), pour l’énergie… ça sera bientôt le cas pour les produits manufacturés à base de ces matières premières, ou coûteuses en énergie, ou en matières alternatives produites exprès pour remplacer le pétrole. Enfin, ces nouvelles surfaces de terres agricoles utilisées pour récolter des végétaux comme alternative au pétrole prendra la place de la production agro-alimentaire, faisant monter les prix de la nourriture, engendrant pénuries, donc, famines. Le tout dans un déraillement climatique dont on ne sait pas les conséquences dans cette équation.

Bon, je vous rassure tout de suite : je me plante quasiment tout le temps dans mes prévisions, aussi pessimistes qu’elles soient. On peut toujours imaginer que la technologie trouvera d’autres alternatives (je pense par exemple à l’utilisation d’êtres vivants génétiquement modifiés comme usines chimiques, ou d’autres technologies encore plus inconcevables actuellement). Ou encore, qu’une grande révolution amène l’humanité à changer les règles du jeu (économiques, politiques). Mais là, je ne suis pas sûr que la transition se fasse sans quelques bains de sang.

A votre tour. Ce soir en vous couchant, laissez aller votre imagination, et essayez de voir votre avenir, à vous, à vos enfants, aux leurs… peut-être que ces ados obèses qu’on montre du doigt aujourd’hui auront-ils plus de chance finalement ?

Fond
musical :

 

 

Etienne PerruchonDogora : Extrait de la BO du film « Ouvrons Les Yeux »


Commentaire

Exercice de stochastique — 5 commentaires

  1. Résumons :
    La terre se peuple de plus en plus.
    Les surfaces agricoles destinées à la consommation baissent (parce que les déserts progressent suite au réchauffement planétaire et parce qu’une partie de la production végétale va servir à autre chose que la nourriture).
    Oh, devrait y avoir de plus en plus de gens qui ont faim …
    Donc t’as raison, ça devrait pêter

    • Pour ça, il faudrait que je regarde la tv, ce qui est rarement mon cas… C’était sur quelle chaine, à quelle heure ? Sinon, d’accord, juste pour te faire plaisir, je ferai un billet sur les croyances païennes, et en particulier, sur Nostradamus 😉

Laisser un commentaire