Sagan

Pas trop envie de tourner en rond devant mon écran ce soir, ni de me coucher tôt (chose que pourtant, mes cernes sous les yeux m’invitent à faire). Aussi, sur les conseils d’une amie, je suis allé voir "Sagan".

Voir un tel film, c’est un peu comme lire une biographie. Non pas que que le style ne soit pas important. Mais ce qui intéresse, forcément, c’est la personne qui en est la cible. Et là, je n’ai été déçu ni par l’un, ni par l’autre.

Sur la forme, je dois faire une immense révérende à Sylvie Testud, qui joue Sagan à tout âge. Autant on la reconnaît un peu lorsqu’elle joue l’auteur à 20 ans, autant l’illusion devient parfaite au fur et à mesure que l’âge avance. Il est des scènes où il est presque impossible de se rappeler que nous n’avons pas devant nous l’auteur de bonjour tristesse. Les acteurs qui tournent autour d’elle sont dans le ton eux aussi (Palmade en Jacques Chazot, ou Guillaume Gallienne dans le rôle de son frère pour ne citer qu’eux), même si vraiment, Sagan reste le personnage central.

Et quel personnage ! Il faut avouer que je n’avais qu’une vue tronquée de sa vie. Je n’ai lu que son premier roman (et encore, c’était il y a longtemps). Et je ne savais d’elle que son intelligente (et je ne me trompais pas), mais aussi, son adoration de la fête, des mondanités et des excès (tout ça n’est pas très grave finalement, bien au contraire), et le pendant de cette fascination des paillettes, à savoir son coté hautain (qui lui, me déplaisait et ne m’invitait pas à la connaître plus).

C’était sans compter que Françoise Sagan était beaucoup plus que ça. Oui ces excès ! Qui l’en blâmerait (surtout pas moi). Ca façon outrecuidante d’ignorer les gens qui n’étaient pas dans son cercle d’ami ? Je ne sais pas si le film est juste à ce sujet, si elle est comme ça, c’est sans vice. Seulement, elle n’a pas conscience de tout ce qui est en dehors de son petit monde. Je ne dis pas qu’on n’a pas envie de lui donner des claques parfois. Mais on oublie très vite…

Car surtout, il y a la richesse de sa vie. Cette lucidité dans ses visions. Cette justesse. J’aurais aimer avoir écrit le nombre incroyable de citations justes et belles qu’elle fait sur la vie, que le film rappelle et remet dans son contexte. Il y a aussi cette grande sensibilité, qui explique une partie de ses excès. Et, coté triste, il y a cette relation avec son fils, qu’elle a repoussé, fils qu’elle n’a pas su voir autrement que comme une idole "qui ne pouvait donc que la décevoir"…

A noter pour conclure que ce film était prévu initialement pour être un téléfilm. Devant sa qualité, les producteurs l’ont sorti au cinéma dans une version de 2 heures. Une version de 3 heures devrait être programmée sur France 2 d’ici quelques mois. J’ai peur que le format "trois heures" fasse perdre du rythme au film. Mais sûr, je le regarderai à nouveau.

Fond
musical :

 

 

Alain SouchonBonjour tristesse


Commentaire

Sagan — 11 commentaires

  1. Le film a l’air vraiment interessant, ce qui me surprend c’est que Genevieve de Fonteney, est le premier rôle.
    A voir..


    Posté anonymement par nico28
  2. Eh Manu, arrete tes conneries, enlève ta perruque blonde, on t’a reconnu!!


    Posté anonymement par dick rivers
    • J’y ai pensé plusieurs fois en effet… Quelques détails diffèrent, mais oui, vous avez énormément de points communs. Il ne te reste plus qu’à prendre ta plume… 😉

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