Et non… GPA n’est pas le dernier jeu à la mode sur Wii ou PS3. Ça signifie gestation pour autrui, appellation supposée plus esthétique que mère porteuse. C’est en lisant le billet consacré à ce thème sur Rhapsodie que je me suis souvenu d’un adage que m’a dit une fois un grand ami : « Dès qu’une technique est inventée, quoi qu’on fasse, elle sera utilisée. Une technique n’est en soi ni bien, ni mal. C’est ce qu’on en fait qui peut la rendre bonne ou mauvaise. Si on tente de l’interdire, il est probable qu’elle sera pratiquée sous le manteau, ou ailleurs. Dans des conditions non contrôlées. Et si cette technique touche à l’Homme, tous les dérapages sont alors possibles. Aussi, quand une nouvelle technique apparaît, si elle peut s’avérer dangereuse, plutôt que de l’interdire, mieux vaut l’encadrer pour s’assurer qu’on n’en sorte que le meilleur ».
Rappelons qu’en France, cette technique d’AMP (aide médicale à la procréation) qui consiste à payer un femme pour qu’elle porte l’enfant d’un couple stérile est interdite par la loi bioéthique de 1994. Or, en 2008, un groupe de travail du sénat, qui a travaillé sur la révision le cette loi prévue au premier semestre 2010, propose d’autoriser cette pratique, sous réserve qu’elle soit strictement encadrée. Un groupe multidisciplinaire devrait évaluer les demandes sur le plan médical, psychologique, social… et donner alors son avis sur le projet parental.
L’actualité, comme l’indique le webmaster de Rhapsodie, c’est que le journal du dimanche a publié ce matin un sondage qui indique que l’état d’esprit des français a évolué. Si cette pratique était globalement fustigée il y a 15 ans, elle est acceptée aujourd’hui par près de deux français sur trois. Et pour le coup, reconnaissons que mon opinion sur le sujet a évolué comme celle des sondés.
Instinctivement, moi aussi, je trouvais que la GPA s’apparentait à une marchandisation du corps humain. Dont acte. Mais comme le rappellent les phrases de mon ami : si c’est possible, ça se fera. Alors, autant que ça se fasse dans les meilleures conditions possibles, dans les conditions les plus humaines. Tout au plus, mon grand regret est qu’on ne facilite pas plus les alternatives à l’AMP, notamment les adoptions. Je comprends que là aussi, il faille éviter à tout prix la commercialisation des enfants. Mais quand on constate qu’il existe sur terre des milliards d’êtres humains malheureux, des centaines de millions d’orphelins, pourquoi promouvoir les techniques extrêmes d’AMP ? Sur ce sujet aussi, mettre un peu d’intelligence dans le système, l’encadrer correctement, ne serait-il pas une solution plus judicieuse ?
Dans un tout autre domaine, ça me rappelle la parentalité des homosexuels. Il y a quelques années, j’étais plutôt dubitatif sur le sujet. Comme tout le monde, je me disais « quid de l’équilibre de l’enfant, de son mécanisme d’élaboration de la normalité ». Depuis, j’ai pu constater comment les couples homosexuels pouvaient être des parents formidables. Comment les enfants n’étaient pas traumatisés plus que ça quand tout va bien. Et surtout… mon métier fait que je vois souvent de jeunes parents accueillir leur bébé. Et là… Je me dis que vraiment, tous ces bébés ne sont pas égaux. Non, vraiment pas. Si on demandait aux parents naturels ne serait-ce qu’un dixième de ce qu’on demande aux parents qui souhaitent adopter, le monde serait déjà bien plus juste…
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« Si on demandait aux parents naturels ne serait-ce qu’un dixième de ce qu’on demande aux parents qui souhaitent adopter, le monde serait déjà bien plus juste… »
Oh que oui. Merci pour ce billet.