The Black Swan

Que vous soyez fan de ballet ou pas, vous avez tous déjà entendu cette envoutante musique de Tchaïkovski extraite du « lac des cygnes ». Et, mémoire collective aidant, vous en connaissez certainement l’histoire.

Juste avant sa majorité, pendant les préparatifs de sa fête d’anniversaire, le prince Siegfried se voit imposer par sa mère de choisir une femme parmi les invitées. Déçu de ne pouvoir choisir son épouse par amour, il sort durant la nuit dans la forêt pour chasser un cygne. Au moment de tirer avec son arbalète, il voit au milieu du lac Odette, une ravissante femme vêtue de plumes blanches, dont il tombe immédiatement amoureux. C’est alors que Von Rothbart, un sorcier, la capture et lui jette un sort : cygne le jour, elle devra attendre la nuit pour redevenir humaine. Viendra un combat où le prince arrivera presque à tuer le sorcier. C’est Odette qui empêchera son exécution : si le sorcier meurt avant que le sort ne soit cassé, la belle restera oiseau à jamais. Seul moyen pour briser ce maléfice : le prince doit épouser Odette. Or, le jour de son bal d’anniversaire, Siegfried voit arriver Rothbart, accompagné de sa fille Odile, déguisée en cygne noir, devenant ainsi la sosie d’Odette. Abusé par la ressemblance, Siegfried déclare son amour à la vile transformiste, et annonce ses épousailles. Ça n’est que le jour des noces qu’il voit à nouveau la véritable Odette… mais trop tard. En épousant Odile, il a condamné sa belle à conserver la forme d’oiseau ad viteam eternam. Prenant conscience de cette tragédie, Odette profite de ses derniers instants d’apparence humaine pour se suicider en se jetant dans les eaux du lac, avant d’être rejoint par le prince. Cet ultime acte d’amour détruit le sorcier Von Rothbart, et les amants s’aimèrent et eurent beaucoup d’enfants… au paradis 😉

Le film « The Black Swan » utilise ce ballet. En tant que matière (vu que l’histoire se passe dans une troupe qui doit jouer cette pièce), mais aussi, en tant qu’allégorie (suicide de la belle, après qu’elle ait goûté au bonheur…).

Nina (Natalie Portman), poussée par une mère brimée de ne pas avoir pu être une étoile, travaille dans une troupe où la concurrence entre les danseuses est rude (on me dit dans mon oreillette qu’il n’y a pas que dans les films où c’est le cas…). Thomas (Vincent Cassel) la choisit pour être la reine des cygnes. Il sait qu’elle incarne à la perfection le cygne blanc. Il fera alors tout ce qu’il peut pour que Nina prenne conscience et sache aussi exprimer à la perfection sa part de cygne noir. Si je vous dis maintenant que Nina est schizophrène, vous commencez certainement à deviner le parallèle entre l’histoire du ballet et le scénario du film.

Bref, un film magnifique. Que vous aimiez ou pas les ballets, Tchaïkovski et la danse classique, les introspections sur la folie… vous ne sortirez certainement pas de la salle sans exprimer un « ouaouuu »… Natalie Portman est super crédible en danseuse étoile, l’histoire est à la hauteur de la légende dont elle veut s’inspirer. Les spécialistes parlent d’un Oscar… je n’en serais pas étonné, et ça serait mérité !

download Fond musical : Tchaikovski – Le lac des cygnes

Commentaire

The Black Swan — 12 commentaires

  1. Après avoir lu ton article , j ai eu envie d ‘aller voir ce film et j’en ai profité pour inviter ma gde soeur à se joindre à moi…
    La schizophrénie est tristement un mal que que nous côtoyons car ma nièce (la fille de ma soeur dc ) en est atteinte .
    Je viens dc te relire …pour acquiescer tes dires mais aussi pour te contredire autour du personnage de la mère .
    Tout d’abord je tiens à dire : enfin un film relatant la schizophrénie avec grâce ! oui ! car bien trop souvent les médias « salissent » l’image du malade .Ce film nous réconcilie avec cette image en nous montrant la maladie sous un angle différent: j ‘ai trouvé que le réalisme des scènes d’hallucinations nous permettent vraiment mieux de se sentir dans la peau d’un schizophrène.Au point ou certains passages peuvent semer le doute en nous … réalité? ou fantasme de Nina?
    et c est là que je viens au personnage de la mère…de prime abord j ai pensé comme toi , ms en discutant avec ma sœur qui vit ce rôle de maman au quotidien mon idée du personnage a changé .
    Il est vrai qu’on sent que cette femme n a pu avoir la carrière qu elle souhaitait. Ms on sent tout de même que son plus gd bonheur a été d avoir cet enfant .Et qd elle verbalise l arrivée de Nina dans sa vie , on sent bien que cela n a pas mis un terme a sa carrière mais qu elle lui a apporté tout simplement le bonheur de devenir une mère , comme une orientation différente , un choix…
    La maman se veut rassurante bien entendu , et c est vrai que le choix du scénariste d une mère ancienne danseuse n est sans doutes pas anodin ms combien d enfants prodigues sont dans ces situations? C est pour cela en y réfléchissant je vois une mère qui pousse son enfant , oui ,mais avec la fierté d une mère et non avec un « compte  » à régler . Ma sœur me disait c est si épatant de voir cette passion commune entre ses deux femmes et elle comparait avec ma nièce qui a une passion pour les chevaux comme sa mère…je ne dis donc pas que ton argument est faux ms je pense qu il faudrait le modérer…
    Je rajoute sur ces passages de violences entre la mère et la fille : la scène ou elle lui coupe les ongles.. ou encore qd elle rentre de boite de nuit… ou qd elle se réveille et s’aperçoit que sa mère a passé la nuit dans un fauteuil a ses cotés…
    cette mère n a t elle pas le droit d agir avec excès car elle connait sa fille? elle sait bien que sa fille va se lacérer la peau du dos continuellement si elle ne lui coupe pas les ongles…du moins elle n a pas trouvé d autre solution.
    Si cette situation était sans la schizophrénie combien de parents ne s énerveraient pas de voir leur enfant se mutiler de la sorte? Oui peut être que nous aurions la présence d esprit d emmener notre enfant consulter …oui ms est ce si facile de voir son enfant malade ? Est ce à la portée de tous de se dire ma fille est « folle »? Je pense que cette mère a fait le choix douloureux de vivre dans le dénis de la maladie et a mis en place des codes et des règles de vie pour pouvoir assumer une vie sociale « normale » même si on la sent nostalgique d’une période plus clémente ( ses toiles faites a l effigie de sa fille relatent des moments meilleurs ) . Il est vrai que lorsque Nina devient ce cygne noir on voit bien qu elle commence une vie de femme … et évidement on ne peut que comprendre sa révolte , sa colère et sa rage envers sa mère à ce moment là…
    Mais les schizophrènes sont très souvent des femmes enfants . Cela je le vois avec ma nièce (qui aura 27 ans cette année )qui est tjs déchirée entre sa vie de femme et cette petite fille qui l habite . Cette maladie ne permet pas de devenir une femme à part entière , même si certaines pulsions les habitent , ces passages entre l enfance et l adulte amènent très souvent de très grosses crises .
    Et la fermeté de la mère à ce moment peut alors être une forme de protection , car elle voit bien ce qui va se passer…
    en résumé ces déchirements peuvent être interprétés de différentes manières , je te rejoignais à la sortie du film , l’expérience d’une mère m’a fait le voir autrement.
    Ceci dit c est un excellent film et Nathalie Portman y est splendide ! cet Oscar descerné pour ce rôle est amplement mérité !
    J ai aussi bcp aimé les jeux de couleurs entre le noir et le blanc , ce passage plein de sens ou elle revêt un tee shirt noir sur son haut blanc pour changer de personnage…
    les couleurs des habits ,de l appartement et du bureau de Thomas entre noir et blanc qui exprimait si bien cette volonté de la vouloir noire et blanche.. et ce déchirement qui lui inspire… etc… vraiment bien tourné aussi !
    Je ne peux que te remercier de m avoir donné envie d aller le voir et je rajoute que ma soeur se joint à moi .

  2. @marine: n’hésite pas à y aller… d’ailleurs pour info, je confirme. Nathalie Portman a bien eu l’Oscar de la meilleure actrice… sans surprise.
    @pelisse7: hey, mais c’est pas un commentaire, c’est un article ! 😉 Tu devrais ouvrir ton blog 🙂 Sinon, oui… On peut débattre des heures sur le rôle de la mère. Je pense qu’elle voyait la schizophrénie, sans en mesurer l’ampleur. Quant au transfert qu’elle faisait sur sa fille… Pas besoin de la pousser beaucoup, ou de lui mettre la pression pour que ça marche. Le simple fait de se dire « déçue » face à un mauvais résultat, ou de se montrer enthousiaste dans l’attente d’un casting flatte cette envie de faire plaisir, ou insuffle le juste sentiment de culpabilité qui suffit à mettre la pression. Pas besoin d’une grande pression. Un regard, un soupir, plusieurs coups de fil le temps d’un casting… Sur un enfant peu équilibré, ça suffit. Maintenant, je suis d’accord. Je ne dit pas ça pour mettre les conséquences de l’histoire sur le dos de la mère. Juste pour dire que c’était un des éléments à prendre en compte, parmi d’autres…

  3. allez je t ’embete encore un peu … les coups de fils successifs peuvent traduirent aussi la peur devant l eventuelle réaction de sa fille …les parents ont tjs peur d ‘un petage de plomb , d un suicide… et la deception d une mere qd son enfant n a pas réussi apres autant d investissement… cela peut etre une deception partagée…pour moi tout est à double sens, en fait 😉

  4. enfin un film qui trace cette souffrance du malade avec élégance, beauté. et c’est ce contraste entre les moments de danse intense et les moments de détresse ou plutôt d’hallucination qu’on distingue réellement la souffrance, le malheur de cette maladie qui freine toute ambition.tout rêve…
    comment une mère peut elle réagir?
    elle materne ..jusqu’à la fusion qui est pour elle la seule façon d’aider puisque à travers cette osmose on peut un peu atténuer et donner une survie..c’est le seul moyen, le partage d’une passion . la mère dans le film semble violente dans la partie où elle coupe les ongles comment une mère peut elle s’occuper ainsi de la toilette de sa fille entrer dans sa salle de bain .. la mère n’a plus d’autre choix si ce n’est que celui de la laisser . la laisser se mutiler…
    mais au bout du compte il y a l’épuisement puisque de toute évidence on ne possède qu’une seule vie et pas deux mais c’est comme si on portait encore l’enfant comme s’il était revenu en notre ventre et qu’on n’arriverait plus jamais à accoucher!!
    les contractions ( la souffrance..)sont quotidiennes.
    il a été dit pendant de longues années que souvent derrière un malade psychotique il se dessinait une maman très autoritaire et perfectionniste je pense que cette idée a été développée dans le film
    aujourd’hui les parents sont les premiers partenaires à la demande du psychiatre pour apaiser le malade
    l’image de la mère , la plus belle dans le film c’est le regard d’Amour échangé entre la danseuse qui a réussi et la mère qui a tout donné qui a vécu la scène jusque dans les tripes!
    je suis très triste ce film me conforte dans la pensée qu’il y a très peu d’espoir positif
    c’est vrai que c’est une maladie incurable
    mais depuis longtemps j’ai appris à vivre le moindre moment de bonheur de façon à pouvoir être encore et malgré tout très heureuse du moment présent ( éveiller tous les sens et garder le ressenti de toutes les émotions qui passent au quotidien le plus simplement du monde )
    MERCI pour la beauté de ce film on se sent moins seul
    et la folie ce n’est pas moche et repoussant bien au contraire c’est vulnérable fragile et surtout débordant d’amour

    voici quelques lignes d’une mère . je dirais pour moi c’est facile j’ai le rôle d’une maman qui materne plus qu’une autre mais c’est mon rôle de materner
    imaginons que ..comment peut on soulager la personne malade si celle-ci est son partenaire ou son père ou sa mère?
    les rôles seraient inversés donc une action contre nature cela toit être différent et sûrement encore plus déroutant !

  5. @wiliam : c’est amusant. Chaque spectateur aura été touché par des choses différentes dans ce film. Ceci dit, normal. On a tous des sensibilités différentes (j’ai la chance de ne pas avoir de proche touché par cette folie).
    Par contre, une question que le film ne pose pas directement (quoi que), mais que je ne peux m’empêcher de me poser devant ce genre de film : à partir de quand considère-t-on que nous sommes fous ? En effet, qui est normal ? On a tous des facettes qui, poussées à un niveau un peu plus haut, peuvent-être considérées comme indice clinique de la folie. La réponse triviale pourrait-être « quand on se fait du mal », quand on « porte atteinte à notre intégrité », ou à celle des autres. Mais on se fait tous du mal, et on fait tous du mal aux autres. Où est donc la limite ? Une chose est sûre : on a beaucoup à apprendre (sur nous et sur nos relations sociales) de ceux qu’on appelle « fous »…
    Heureux donc que le film t’aies plu 🙂

  6. c’est vrai ou est la limite? d’ailleurs quand on lit le descriptifs des différents symptômes surtout l’état borderline on peut se sentir concerné
    mais le sujet du film traite la folie celle qui fait percevoir des choses fausses et irréelles le malade ne le sait pas ou plus et y croit dur comme fer et n’essayez pas de le convaincre c’est peine perdue attendez que la tourmente passe et surtout rassurez le et n’en parlez plus il vous posera les questions par la suite et sera terrifié de sa fausse réalité
    un jour un psychiatre qui soignait ma fille et qui n’est donc pas malade : »je ne sais pas, je n’entends pas les voix mais ce doit être une souffrance atroce et insurmontable que d’avoir du monde dans sa tête qui nous parle on peut soulager avec le traitement mais jusqu’où et combien ? le cerveau cette partie intime de nous même qui peut nous faire déraper .la cause: nos connexions ne sont pas toutes branchées mais sont en rupture . l’information vient à nos yeux mais se range mal dans notre cerveau; le traitement répare les connexions défectueuses .
    on peut lire d’Edouard ZARRIFIAN des Paradis plein la tête
    ou pour compléter le film je conseille vivement à lire  » de la souffrance à l’amour  » c’est l’évolution d’un regard sur la folie,
    Marcelle DARBOIS qui m’a dédicacé son livre puisque nous sommes unies dans le même combat et le même espoir de trouver un jour la pilule miracle.elle a également envoyé son livre à Mr CHIRAC qui a une fille malade aussi regardez la force de Mme CHIRAC .
    le témoignage de la mère qui dit:
    faut-il souhaiter si nous ne voulons pas les voir sombrer alors dans l’isolement, le désespoir ou la déchéance, faut il souhaiter qu’ils disparaissent avant nous ?
    elle dit OUI!
    j’ai beaucoup pleuré quand j’avais lu ça .. et pourtant je partage cette réflexion qui pourra s’occuper de notre enfant lorsque nous ne serons plus là?? qui..pourra lui donner l’amour ?
    la famille est le seul refuge le havre matériel affectif et moral!!
    c’est encore difficile de nos jours mais on peut remarquer en 2011 il existe beaucoup de structures d’associations qui nous ouvrent la porte qui nous écoute mais il en faut encore et encore plus
    quand je regarde le téléthon j’ai beaucoup de compassion pour toutes ces pathologies mais où est la place des malades psychotiques et la recherche scientifique nous concerne nous aussi je suis lasse de faire partie des « laissés pour compte »
    alors ma joie était grande en voyant ce film grandiose c’est déjà ça et je souhaite que beaucoup très beaucoup de gens aillent le voir
    MERCI aujourd’hui je suis très heureuse et ma fille aussi!
    bonne journée!

  7. @ william :
    qd je t ai envoyé le lien vers le blog de Manu je me disais va – t- elle commenter? et je suis bien heureuse que tu ne sois pas venue ici qu en silence … et sachant que tu t ‘étend très peu sur la toile je suis même fière de te trouver par ici 😉
    merci ma soeur d’avoir tant partagé…
    ps j ai bien envie de découvrir les écrits que tu conseilles

  8. J’ai vu le film hier. J’ai lu une bonne partie des commentaires, et comme le souligne Manu, nous avons tous une perception différente. Etant donné que ce film croise une multitude de thèmes, on percute chacun différemment. Personnellement, j’y ai vu la perte de l’innocence, le passage du blanc au noir qui, pour se faire, doit passer par la préparation à devenir ‘femme’, vraiment femme. Nina n’est pas vierge, mais elle n’est pas femme, elle est encore une enfant, complètement infantilisée par sa mère qui a interrompu sa carrière à 28 ans, pour mettre Nina au monde. Elle aime sa fille, elle fait beaucoup pour elle, mais on sent autre chose de sous-jacent. Elle a arrêté pour elle, mais à cause d’elle aussi, et la carrière qu’elle n’a pas faite, sa fille la fera, elle la boostera pour ça. Il me semble qu’il y a une forme d’amertume, voire de rancune, qui s’exprime dans la brutalité de certains gestes, les ongles qu’elle coupe, les chaussons qu’on traficote pour qu’ils soient plus ‘performants’, au détriment du confort prévu initialement. Et puis une forme de ‘cruauté’ avec cet énorme gâteau à ‘leurs parfums préféré’ (eh oui, elles aiment les mêmes parfums) qu’elle amène, alors qu’elles ne sont que deux, alors qu’elle sait que prendre du poids est tout sauf ce dont Nina a besoin à ce moment précis. Et ce gâteau contraste avec les petits-déjeuners qu’elle lui prépare habituellement! Sa réaction contraint Nina à en manger, contre son gré …
    Les peluches dans la chambre, l’univers rose bonbon de petite fille, la boite à musique avec une danseuse pour s’endormir, boite symbole que Nina jette dans sa colère, danseuse brisée qui revient s’imposer tout de même après, avec sa petite rengaine. La mère ne veut pas que Nina devienne femme, parce qu’elle ne veut pas qu’elle devienne mère et qu’elle soit, comme elle, obligée d’arrêter sa carrière, parce qu’elle lui doit de faire carrière d’abord. Alors Nina reste une enfant, mais une enfant triste dans un univers féminin. Quasi exclusivement féminin.
    Nina n’a pas de père, biologiquement oui, bien sur, mais il n’apparaît nulle part dans le film, ni dans les images ni dans les mots. Nina est la fille de sa mère, elle est un peu sa ‘chose’ aussi.
    Je ne pense pas qu’elle soit déjà schizo au début du film, elle est perturbée, oui, de toute évidence, et on le serait à moins. Est-elle vraiment victime d’hallucinations ou bien sont-ce ses rêves ou plutôt ses cauchemars auxquels on assiste ? Le stress que déclenche ce rôle et l’objectif à atteindre, trouver le cygne noir qui est en elle, font monter la pression, la soupape explose, les barrières avec. La prise d’ecstasy, une sorte de ‘rite d’initiation’ pour elle, a probablement généré un pétage de plomb qui a aggravé son état. J’avoue ne pas connaître les effets de l’ecstasy mais j’ai cru comprendre que ça pouvait avoir des conséquences comme celles que subit Nina. Cette expérience a laissé le cygne noir s’exprimer dans une schizophrénie qui se révèle, maladive ou générée par la drogue, avec un transfert sur Lily qui représente ‘l’objectif à atteindre’, le cygne noir, la femme. Elle a la liberté et la légèreté que Nina n’a pas et qu’elle envie. Elle est ce que Nina doit devenir. Son premier plaisir solitaire depuis apparemment longtemps, elle le prend virtuellement avec Lily. Par Lily elle trouve la femme qui est en elle. Lorsqu’elles prennent un verre toutes les deux, un garçon note leur ressemblance physique, l’associant au fait qu’elles étaient ‘toutes les deux danseuses’. Et sur les pointes, pour la ‘Reine des Cygnes’, Lily est nommée doublure. Le jeu de rôles se trouble de plus en plus.
    Le soir de la première, Nina d’ordinaire parfaite en cygne blanc, tombe, vacille dans ce rôle-là. Lorsque dans son délire, elle croit sa performance de cygne noir menacée par Lily, elle la tue. Elle sera cygne noir ce soir. Elle l’est, et elle est magnifique. Et elle ose embrasser Thomas, elle est devenue femme, elle s’est révélée le temps de cette performance. Mais la fin montre que pour devenir cygne noir, elle a du tuer le cygne blanc. Cette schizophrénie n’était pas vivable pour elle, c’est pourquoi je ne pense pas qu’elle ait été apparente longtemps.
    Mais je ne suis pas psy, et je ne connais pas grand chose à cette maladie.

    Quoi qu’il en soit, en mourant en pleine gloire montante, dans son rôle d’innocent cygne blanc, Nina aura répondu aux désirs de sa mère, à sa façon …

  9. @Firenze: bien vu pour le passage de l’adulescente à la femme, tu as raison. D’ailleurs, une de mes collègues de boulot m’avait fait la remarque. Lorsque je lui ai dit que Nathalie Portman était trop bien dans ce rôle, elle m’a dit à juste titre : oui, bien, mais trop âgée pour ce qui lui arrive. Au début, j’ai pensé qu’elle avait raison. Mais à lire les commentaires ici et ailleurs, je constate que non.
    En effet, les schizophrènes sont souvent plus « tardifs » que les autres personnes. Les femmes restent donc « femme-enfant » plus longtemps.
    Ensuite, je suis d’accord avec ton analyse de la vie de Nina. C’est ce que je pensais juste après avoir vu le film… Sauf que finalement : cette vie en rose, la boîte à musique, les relations mère-fille… sont elles réelles, ou bien relatée par le cinéaste comme vue à travers le prisme de la schizophrénie de Nina ? Autrement dit, nous a-t-on présenté le tournage de la réalité, ou bien ce qu’en perçoit Nina ? A voir les incohérence de la fin du film sur ce qui semble réel et ne l’est pas, on peut en douter finalement.
    Quoi qu’il en soit, cette idée de dédoublement dans le monde de la danse… c’était vraiment une grande trouvaille. Décidément, ça change de bien des blockbusters tournés pour les spectateurs à 2 de QI.

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