Archive du mois : juin 2008

Valse avec Bachir

Sans jeu de mot, ce film est un OVNI sur les toiles… Par où commencer ??? Tout d’abord, c’est un film d’animation. Et heureusement (je vous dirai pourquoi tout à l’heure) ! Ce film est aussi une autobiographie du metteur en scène, Ari Folman. C’est aussi un film sur la guerre, sur la mémoire, sur l’humanité… Le fil conducteur (une histoire vraie) est simple à résumer : Ari Folman a rendez-vous dans un café avec un vieil ami, qui lui raconte comment ses nuits sont perturbées à cause d’un cauchemar qu’il fait régulièrement tous les matins, cauchemar où 26 chiens féroces le traquent (rien que cette première scène avec ces chiens enragés qui traversent la ville est poignante). Or, cette traque canine est en rapport avec les années où, durant la guerre, il abattait les chiens pour ne pas qu’ils alertent les villageois des bourgs où ils allaient "chasser le terroriste". Ari va alors se rendre compte que sa propre...

Amélie NOTHOMB – Journal d’Hirondelle

Après avoir lu un pavé, voici un tout petit livre de 90 pages, qui se lit en une soirée, deux tout au plus. Je ne connaissais d’Amélie Nothomb que ses premiers livres, plutôt autobiographiques. Mais là, c’est un vrai roman dont il s’agit. Enfin, plutôt un ovni, tant l’histoire est si peu banale, voire kafkaïenne. Le narrateur, suite à un chagrin d’amour, a cherché à ne plus éprouver aucun sentiment. Films, musiques, … plus rien ne le touchait, plus rien ne lui faisait éprouver quoi que ce soit. Il en était ravi. Enfin, les premiers mois… Seulement, quand il a voulu remettre en marche ses émotions : ça n’a pas fonctionné. Jusqu’à ce qu’il découvre une musique de Radiohead (Pulk/pull Revolving Doors de l’album Amnesiac). Ça ne ressemblait à rien de ce qu’il avait déjà écouté, et à cause de ça, il a éprouvé à nouveau du plaisir. Et ça marchait pour tous ses sens : odeurs, vision, goût… tout...

Salops de malades…

Ma big big chief, Roselyne Bachelot, vient d’avoir une idée génialissime pour combler le déficit de la sécu (à moins qu’elle ne lui ait été soufflée par Frédéric Van Roekeghem, le grand patron de l’assurance maladie) : il suffit de ne plus rembourser les médicaments aux gens malades. C’est simple, il suffisait d’y penser ! Enfin bon, en l’occurrence, ils ne s’attaquent pas à tous les malades hein. Non, juste ceux qui le sont le plus. Ceux qui sont dit "en longue maladie", et qui bénéficiaient jusqu’alors d’une prise en charge avec des taux de remboursement à 100%. Si ce projet passe, les médicalement à vignette bleue (dits "à service médical rendu modéré ou faible") ne seront plus remboursés qu’à 35%. C’est connu, ces gens vraiment malades, et qui le restent longtemps avant de mourir, c’est indécent et immoral comme ils coûtent cher, comme ils creusent le déficit de la sécu avec leurs médocs (sic). Je les soupçonne même d’être...

Mission : trouver un opérateur après la mort de ten-mobile…

Jusqu’à début juin, j’étais un homme comblé (enfin, en terme de mobilité hein). J’étais abonné à un opérateur (ten-mobile) qui avait un forfait nickel chrome pour moi : 30 minutes de communication (soit trois fois plus qu’il m’en faut, mais bon, on ne va pas demander la lune non plus), la réception des emails en push, un accès Internet illimité (en surf seulement, avec un navigateur web spécial : opéra mini 3.1, mais c’est déjà pas mal), un forfait 20 SMS, le tout pour.. 16 euros par mois. Bref, le pied. Et le 2 juin, coup de tonnerre dans le ciel bleu : après quelques rumeurs sur le site communoten, c’est officiellement confirmé : ten-mobile ayant été racheté par orange, et ce dernier ayant un appétit plus démesuré pour remplir les poches de ses actionnaires, c’est la fin des forfaits classiques. A noter pour la petite histoire que si, lorsque vous quittez un opétateur, on vous demande d’envoyer un courrier...

Riposte graduée : la loi Hadopi, comble de l’absurde…

Sans aucune surprise, notre bon président a soutenu avant-hier au conseil des ministres le projet de loi Hadopi. Et, cher lecteur, comme tu n’es certainement pas spécialiste du droit (moi non plus), et encore moins du droit Internet, voici une petite analogie :1) tu commandes sur e-bay en provenance directe de Taïwan la batterie qui va bien pour ton téléphone mobile, et tu "oublies" de passer par la douane pour payer les taxes : premier avertissement, on t’envoie un courrier ; 2) un ami, parti passer quelques semaines de vacances à la Havane, t’envoie une jolie boîte de cigares roulés sous les aisselles comme on n’en fait que là bas… hop, tu reçois un courrier recommandé avec AR ;3) ta grand mère t’envoie de Marseille la copie du dernier CD de Nina Simone qu’elle vient de s’acheter : cette fois-ci, c’en est trop : on t’enlève ta boîte aux lettres ! Plus le droit de recevoir du courrier, la Poste...

Le livre de l’air et des ombres – Michael Gruber

Voici un roman assez long (500 pages) dont le contenu et l’articulation sont plutôt bien construits. Un livre qui nous conte l’Histoire, des histoires, qui nous instruit sur les livres, sur la littérature, sur la science du chiffrement… Un livre qui commence par une technique littéraire agréable et haletante, où s’alternent trois récits, aux styles d’écritures très différents. C’est l’histoire de Jake Mishkin tout d’abord. Un avocat new-yorkais (il commence déjà mal dans mon estime) spécialisé dans la propriété intellectuelle (voilà qui ne va pas en s’améliorant). Il vous raconte son historie, des fragments de sa vie, alors qu’il est dans un chalet isolé, alors qu’il semblé traqué, alors qu’il attend… qui donc ? Des gangsters ? C’est l’histoire du jeune Albert Crosetti, qui travaille dans une librairie d’ouvrages anciens. Plus fan de cinéma que de vieux papiers, sa vie va changer lorsque, suite à un incendie mineur, il ira démonter la couverture d’un vieux livre abîmé chez sa collègue...

Sagan

Pas trop envie de tourner en rond devant mon écran ce soir, ni de me coucher tôt (chose que pourtant, mes cernes sous les yeux m’invitent à faire). Aussi, sur les conseils d’une amie, je suis allé voir "Sagan". Voir un tel film, c’est un peu comme lire une biographie. Non pas que que le style ne soit pas important. Mais ce qui intéresse, forcément, c’est la personne qui en est la cible. Et là, je n’ai été déçu ni par l’un, ni par l’autre. Sur la forme, je dois faire une immense révérende à Sylvie Testud, qui joue Sagan à tout âge. Autant on la reconnaît un peu lorsqu’elle joue l’auteur à 20 ans, autant l’illusion devient parfaite au fur et à mesure que l’âge avance. Il est des scènes où il est presque impossible de se rappeler que nous n’avons pas devant nous l’auteur de bonjour tristesse. Les acteurs qui tournent autour d’elle sont dans le ton eux...