Joueuse
Il est des moments où je suis content de vivre dans un pays où le cinéma d’auteur est subventionné, malgré les effets pervers du système. Parce que le film que je suis allé voir ce soir n’a rien de ce qui fait les superproductions qui sortent actuellement, promises à un nombre d’entrées indécent mais suffisant pour rembourser l’investissement colossale. Le film dont je vais vous parler est une petite production, petit budget, peu d’acteurs, plans faciles, réalisation simple, rythme agréable et pas trop violent. Et pourtant, quel chef d’œuvre ! Dans son registre, ce film est certainement au cinéma ce que le discours de la servitude volontaire de La Boetie est à la littérature : un incontournable (ceci dit, je n’ai pas lu « la joueuse d’échecs » de Bertina Heinrichs dont ce film est inspiré, sinon, peut-être que ce livre irait sur le même rayon que l’ouvrage du pote de Montaigne). L’histoire est assez simple : une femme de ménage se...