Catégorie : Livres/revues

Plus c’est long, plus c’est bon ?

Vous vous êtes déjà amusé à faire un roman en six mots sur sixmots.com, et que vous avez atteint les limites du concept ? Peut-être êtes vous frustré par la limite des 140 caractères de twitter ou des 160 caractères de vos textos ? Et bien voilà un site où sont publiées des nouvelles pouvant atteindre les… 20 lignes. En effet, sur le site wordpress « cenestpaslataillequicompte » (http://cenestpaslataillequicompte.wordpress.com/), intelligement sous-titré « textes courts, idées longues« , vous pouvez lire (voire poster vous-même) des textes ayant une taille maximum de 20 lignes. Le site est modéré pour éviter les abus, mais la mise en ligne reste rapide : de 24 à 72 heures. Vous pouvez rédiger un texte libre, mais il existe aussi un challenge avec un thème imposé. Celui-ci vous est donné en début de semaine, et vous avez jusqu’à samedi midi pour proposer votre prose, si vous voulez qu’elle paraisse avant le dimanche entre 19h et 20h. Rien de commercial, juste pour le plaisir. Ma...

Faire une histoire en six mots

Peut-on écrire une histoire en seulement six mots ? Impossible ? Bien des idées ne peuvent tenir dans tant de concision. C’est pourtant l’idée du site 6mots.com, que de nous inviter à relever le défi. Et ça marche… La légende veut qu’Ernest Hemingway ait fait la promotion de l’économie des mots pour écrire une histoire. Autrement dit : être synthétique pour viser juste. La vision extrémiste de cette technique, poussée à son paroxysme lors des fins de soirées arrosées, l’aurait amené à défier ses amis de comptoir à écrire des romans avec seulement six mots. La micro-nouvelle « à vendre: chaussures bébé jamais portée« , bien que n’étant certainement pas écrite par lui, reste emblématique de cette idée. Tout y est : la maternité, une future mère, la préparation de la venue du bébé, le drame, ces chaussures qui ne seront jamais portées, la volonté de s’en débarrasser… Bien sûr, pour que ça marche, avec seulement six mots, il faut faire appel à la...

Stéphane Hessel : Indignez-vous !

Stéphane Hessel a 93 ans. À cet âge, on peut imaginer qu’il ait besoin de repos… et bien non. À cet âge justement, au détour d’un bilan de sa vie, il a voulu expliquer ce qui l’a poussé à entrer dans le monde de la politique. Oh… c’est facile : lorsqu’il avait un peu plus de 20 ans, à cet âge bouillant où la conscience politique éclot, Stéphane Hessel vivait dans un monde où le gouvernement de Vichy assurait la promotion du nazisme. Normal dans ces conditions que, refusant la collaboration, il entre dans la résistance. Stéphane Hessel nous explique alors quel mécanisme (basé sur l’indignation en ce qui le concerne) l’a invité à ne pas devenir un mouton collaborant, mais un résistant. Ce fait d’arme a fait qu’il a été invité à intégrer le groupe de personnes qui ont rédigé la déclaration universelle des droits de l’Homme. Certes, les temps ont changé. Le nazisme n’est plus au pouvoir. Pour autant,...

V pour Vendetta (le film, la BD)

Et dire que certains vocifèrent que le Père-Noël n’existe pas… Et pourtant, c’est bien lui qui m’a apporté cette excellente BD (je n’ai pas de superlatif assez fort) « V pour Vendetta« . Il faut dire que je l’avais un petit aiguillé, ayant vu précédemment le film 😉 Bref, « V pour Vendetta« , c’est avant tout une BD, écrite par Alan Moore (le même qui a aussi écrit les Watchmen) et dessinée par David Lloyd. L’histoire se déroule en Angleterre dans un futur proche, après une hypothétique mais plausible troisième guerre mondiale. Un futur trouble et néanmoins possible (probable ?), où le fascisme a repris le pouvoir. Durant cette période sombre, que les auteurs ont voulu être un savant mélange de 1984 d’Orwell et de Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, l’état (la conscience), grâce à sa police (les doigts), à ses services de renseignements (les yeux avec leurs caméras de vidéosurveillance, et les oreilles avec leurs systèmes de micros et d’écoutes téléphoniques), et avec...

Franck Thilliez – Fractures

Sabra et Chatila. Un journaliste se terre, dans la hantise d’être découvert et massacré, regardant impuissant les horreurs qui se déroulent autour de lui. Bien des années plus tard, Alice Dehaene est à l’hôpital. Dans un hôpital psychiatrique, où elle est suivie par le Dr Graham afin de soigner ses moments d’absence. Mais la séance de soins tourne mal, et elle s’enfuit dans un état de furie. Elle ne reprendra conscience que plusieurs jours plus tard… Julie Roqueval, assistante sociale dans le même hôpital psychiatrique, va secourir un homme qu’elle trouve sous un abribus sans vêtement ni souvenir de ce qui lui est arrivé, incapable de causer, d’agir… Ailleurs, des hommes et des femmes sont enlevés. Le père d’Alice Dehaene est soigné en urgence après avoir reçu plusieurs coups de couteaux. En cherchant ce qui avait bien pu se passer durant ces trois jours d’absence, Alice va découvrir que Dorothée, sa soeur jumelle supposée morte depuis dix ans, est toujours...

Franck Pavloff : Matin brun

J’ai passé mon après-midi à ranger mon bureau (et oui, ça arrive… gna gna gna), occasion pour moi de me rendre compte que… ooops, il y a moult ouvrages que j’ai lus (et appréciés), et dont je ne vous ai jamais parlé. Premier billet pour rattraper mon erreur donc… Tout commence lors d’une agréable terrasse avec Charlie. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, jusqu’à ce qu’il m’explique qu’il a dû faire piquer son chien. Un labrador. Il n’était pas tout jeune certes, mais surtout… il n’était pas brun. Et oui. Comme pour les chats le mois dernier (je connais bien le problème, j’ai moi-même dû fait piquer mon chat de gouttière qui avait la malchance d’être né blanc tacheté de noir), une nouvelle loi venait de passer, visant cette fois-ci à ne posséder que des chiens bruns. Bref, petit à petit, tous les animaux de compagnies devaient tous être bruns, la couleurs des animaux les plus...

Delphine de Vigan : No et moi

Petit livre lu l’été dernier, qui devrait prochainement être porté à l’écran (c’est d’ailleurs ça qui m’a fait me rappeler que je ne vous en avais pas parlé). Lou Bertignac est une adolescente assurément douée, mais du genre plutôt « no life » : ses centres d’intérêts étant loin de ceux des jeunes de son âge et de ceux de sa famille, elle a peu d’amis et sort peu. Sa soeur étant morte très jeune, sa mère tient grâce aux anxiolytiques, et c’est plutôt son père qui l’élève. Or, est-ce par hasard, ou bien parce qu’elle a un sens développé de l’observation et de la compréhension du monde qui l’entoure, elle fait la connaissance de « No », une jeune SDF à peine majeure qui traîne dans la gare. Devant faire un exposé pour sa classe, Lou décide que les jeunes femmes devenues SDF en général, et No en particulier, seront son sujet d’étude. Mais il s’agit en réalité d’un prétexte pour oser aborder la...

Anna GAVALDA : La consolante

Après la première manche, la seconde, puis la troisième, après la revanche et la belle, quand le vainqueur est connu et que c’est sans appel, alors, quand on on aime jouer, on se fait une dernière partie, juste pour le fun, sans enjeu, pour le plaisir de prolonger l’instant : c’est la consolante. Voici donc une chose que j’ai apprise dans ce livre. Et tant d’autres… J’ai déjà eu l’occasion de l’avouer : j’assume mon coté midinette. C’est certainement la raison qui fait que je suis super fan de cette auteur (malheureusement assez peu prolixe). J’ai déjà eu l’occasion de vous parler des deux romans que j’ai lus d’elle (« Je l’aimais » et « Ensemble, c’est tout« ), et de son recueil de nouvelles (« Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part« ). Je fais tomber le suspense tout de suite : « La consolante » reste dans cette lignée de succès, et tient toute ses promesses. Il y a une constante dans les romans de cette écrivaine : le début...

Albert Jacquard : Petite philosophie à l’usage des non philosophes

Ça fait quelques temps que j’ai terminé ce bouquin qu’on m’a offert, et, étant pas mal occupé à l’époque, j’ai fini par oublier de vous en parler. Avant tout, de quoi s’agit-il ? D’un bouquin de philo, comme le titre le laisserait entendre ? Pas vraiment. Pas plus qu’un essai, qu’un roman, ou tout autre livre de structure classique. En réalité, Albert Jacquard est un scientifique spécialisé dans la génétique, qui a beaucoup oeuvré pour la vulgarisation des sciences (et de sa discipline en particulier), et qui a pas mal cogité sur l’éthique des avancées scientifiques. Aussi, il a été invité par la prof de philo Huguette Planès, afin de dialoguer avec des lycéens de terminale. Ce livre résulte de ce dialogue, et se présente comme un ABCdaire. Un mot par lettre de l’alphabet, un chapitre pour traiter ce mot (A comme Autrui, B comme Biologie, C comme Conscience…). Ainsi, on voyage avec chaque mot dans les réflexions d’Albert Jacquard. Ce genre...

Albert Camus – La Chute

Je ne sais pas pourquoi, j’avais classé Albert Camus comme un écrivain de la fin du 19ème siècle. J’avais oublié qu’il était si contemporain (il est mort juste 10 ans avant que je ne vienne au monde — si ça, ça n’est pas une remarque égocentrique 😉 –, et 4 ans après avoir écrit ce roman). De lui, j’avais déjà lu L’Étranger (je dirais « bof bof… », mais ayant lu cette œuvre à la période rebelle anti-littérature de la fin collège/début lycée, lecture imposée par des profs de français qui n’avais pas la vocation de vous insuffler leur passion — si tant est qu’ils l’avaient — pour la littérature… je suis certainement passé à coté de quelque chose), et plus tard La Peste (j’avais déjà mieux apprécié). Et c’est sur les conseils éclairés d’une lectrice assidue de ce modeste blog (coucou Firenze) que je me suis à nouveau plongé dans la bibliographie de ce romancier-essayiste-philosophe. À noter que Camus, c’est avant...