Étiqueté : roman

Franck Thilliez – Fractures

Sabra et Chatila. Un journaliste se terre, dans la hantise d’être découvert et massacré, regardant impuissant les horreurs qui se déroulent autour de lui. Bien des années plus tard, Alice Dehaene est à l’hôpital. Dans un hôpital psychiatrique, où elle est suivie par le Dr Graham afin de soigner ses moments d’absence. Mais la séance de soins tourne mal, et elle s’enfuit dans un état de furie. Elle ne reprendra conscience que plusieurs jours plus tard… Julie Roqueval, assistante sociale dans le même hôpital psychiatrique, va secourir un homme qu’elle trouve sous un abribus sans vêtement ni souvenir de ce qui lui est arrivé, incapable de causer, d’agir… Ailleurs, des hommes et des femmes sont enlevés. Le père d’Alice Dehaene est soigné en urgence après avoir reçu plusieurs coups de couteaux. En cherchant ce qui avait bien pu se passer durant ces trois jours d’absence, Alice va découvrir que Dorothée, sa soeur jumelle supposée morte depuis dix ans, est toujours...

Delphine de Vigan : No et moi

Petit livre lu l’été dernier, qui devrait prochainement être porté à l’écran (c’est d’ailleurs ça qui m’a fait me rappeler que je ne vous en avais pas parlé). Lou Bertignac est une adolescente assurément douée, mais du genre plutôt « no life » : ses centres d’intérêts étant loin de ceux des jeunes de son âge et de ceux de sa famille, elle a peu d’amis et sort peu. Sa soeur étant morte très jeune, sa mère tient grâce aux anxiolytiques, et c’est plutôt son père qui l’élève. Or, est-ce par hasard, ou bien parce qu’elle a un sens développé de l’observation et de la compréhension du monde qui l’entoure, elle fait la connaissance de « No », une jeune SDF à peine majeure qui traîne dans la gare. Devant faire un exposé pour sa classe, Lou décide que les jeunes femmes devenues SDF en général, et No en particulier, seront son sujet d’étude. Mais il s’agit en réalité d’un prétexte pour oser aborder la...

Anna GAVALDA : La consolante

Après la première manche, la seconde, puis la troisième, après la revanche et la belle, quand le vainqueur est connu et que c’est sans appel, alors, quand on on aime jouer, on se fait une dernière partie, juste pour le fun, sans enjeu, pour le plaisir de prolonger l’instant : c’est la consolante. Voici donc une chose que j’ai apprise dans ce livre. Et tant d’autres… J’ai déjà eu l’occasion de l’avouer : j’assume mon coté midinette. C’est certainement la raison qui fait que je suis super fan de cette auteur (malheureusement assez peu prolixe). J’ai déjà eu l’occasion de vous parler des deux romans que j’ai lus d’elle (« Je l’aimais » et « Ensemble, c’est tout« ), et de son recueil de nouvelles (« Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part« ). Je fais tomber le suspense tout de suite : « La consolante » reste dans cette lignée de succès, et tient toute ses promesses. Il y a une constante dans les romans de cette écrivaine : le début...

Albert Camus – La Chute

Je ne sais pas pourquoi, j’avais classé Albert Camus comme un écrivain de la fin du 19ème siècle. J’avais oublié qu’il était si contemporain (il est mort juste 10 ans avant que je ne vienne au monde — si ça, ça n’est pas une remarque égocentrique 😉 –, et 4 ans après avoir écrit ce roman). De lui, j’avais déjà lu L’Étranger (je dirais « bof bof… », mais ayant lu cette œuvre à la période rebelle anti-littérature de la fin collège/début lycée, lecture imposée par des profs de français qui n’avais pas la vocation de vous insuffler leur passion — si tant est qu’ils l’avaient — pour la littérature… je suis certainement passé à coté de quelque chose), et plus tard La Peste (j’avais déjà mieux apprécié). Et c’est sur les conseils éclairés d’une lectrice assidue de ce modeste blog (coucou Firenze) que je me suis à nouveau plongé dans la bibliographie de ce romancier-essayiste-philosophe. À noter que Camus, c’est avant...

Sophie Pialet – Des vies séparées

Le cœur ou… la raison. Tel est le sous-titre (bien senti) de ce roman. Sophie organise des défilés pour une maison de couture. Elle est mariée à David, qu’elle aime et qui l’aime. Une vie douce, sans heurt. Elle est entourée de ses « inséparables » (Diane, Audrey, et Max), trois amis et confidents sans qui elle ne fait rien. Tout semble donc aller pour le mieux dans le meilleur des mondes sauf que… et bien voilà. Elle va tomber amoureuse d’un bel Italien. Au point d’être prête à tout plaquer pour lui. Mais lui prend peur (le croit-elle), et refuse cette vie. Fin de l’histoire. Pour un temps seulement. Cette idylle reprendra de plus belle, offrant à Sophie ce bol d’oxygène dont elle a besoin pour supporter sa vie. Cette alternance de « rompons – et ça recommence » se reproduira plusieurs fois. Et malgré tout, les vies de chacun continuent (Sophie aura un enfant, une fille, qu’elle découvrira malade ; lui sortira avec...

Trois Fred Vargas pour le prix d’un

Il y a quelques mois, miss Tatie Céline m’avait offert trois Fred Vargas, que j’ai dévorés cet été sur la plage. Je n’ai pas pris le temps de vous en parler en revenant. Alors, petite séance de rattrapage. Il s’agit de : Pars vite et reviens tard, Sous les vents de Neptune, Dans les bois éternels. Pour ceux qui ne connaissent pas (et qui n’avaient pas lu mon ancienne critique sur « L’homme aux cercles bleus »), Fred Vargas écrit des romans policiers mettant en scène le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg. Cet officier est à la police ce qu’Eve Angeli est à la physique quantique. Enfin… en apparence seulement. Il ne semble avoir aucune méthode, ne suit aucune logique (il y est allergique d’ailleurs), il est sensible, zen, rêveur… et ça marche. Appelez ça sixième sens, intuition, coup de bol. Mais qu’importe : il résout les affaires. Son flaire tient peut-être dans le fait qu’il sait créer une alchimie en s’entourant des bonnes personnes....

Le bizarre incident du chien pendant la nuit – Mark Haddon

Voici un livre qui est un vrai alien dans la bibliosphère. Il s’agit d’une autobiographie fictive d’un jeune autiste. Dit comme ça, ça n’est pas super bandant, et on se dit qu’on va passer un moment chiant et intello. Pas du tout !!! Revenez ! En fait, le mot autiste est écrit nul part dans le livre (et encore moins les mots syndrôme d’Asperger dont il est certainement question). On rentre dans ce roman sans vraiment savoir à quoi s’attendre, sinon ce qu’on lit en quatrième de couverture : Christopher John Francis Boone a 15 ans, et il vit chez son père (sa maman est morte d’une crise cardiaque) dans la petite ville de Swindon située au nord de Londres. Il est assez génial : il vous explique aisément le crible d’Ératosthène pour trouver les nombres premiers (toute ma jeunesse 😉 ), tente même de nous expliquer le problème de Monty Hall (auquel se heurte toujours mon esprit buté, mais...

La machine à rêves – Michel Labonne

Mi-juillet, alors que le soleil commençait à pointer son nez, laissant présager un été chaud nécessitant une bonne pile de bouquins pour passer la torpeur estivale sur la plage, j’ai reçu dans ma boîte aux lettres électronique une publicité pour ce livre. Du spam en quelque sorte, qui méritait juste d’atterrir dans le dossier du même nom. Seulement voilà. Étrangement, je me suis laissé tenter. J’ai cliqué sur le lien qui menait vers le site de l’auteur, je me suis dit « pourquoi pas », et je l’ai commandé. L’ouvrage a du m’arriver durant mes vacances, et je ne l’ai lu que ce week-end (ceci-dit, vous verriez ma « to read list » …). Je vais essayer de vous la faire courte : un prof d’histoire dans un lycée se voit confier la garde de l’appartement de son voisin, un vieux scientifique de renom, mystérieusement disparu. Plus qu’un appartement, il s’agit surtout d’un capharnaüm digne de l’antre de Géo Trouvetou. Et, au milieu de...

Anna Gavalda – Ensemble, c’est tout

Avant toute chose, je vous le dis tout de go : j’assume. Donc, pas la peine d’essayer de me mettre en boîte avec ça : j’ai certainement un coté midinette. Ça, c’est dit 😉 Comment vous résumer ce livre… Vous parler de l’histoire ? Oh, quelques lignes suffiraient… On dit souvent qu’on est la conséquence de notre enfance, de notre jeunesse. Alors voilà quatre âmes perdues, abimées, torturées… Quatre êtres sur la brèche, qui surfent sur la ligne ondulée qui sépare le ying et le yang. Un cliché de ce qu’on trouve à tout coin de rue. Une artiste anorexique, un cuistot qui se tue dans le boulot et la routine pour ne pas regarder autour de lui, un aristo qui aurait simplement aimé qu’on l’oublie et qu’on le laisse vivre, une vieille touchée par Alzheimer mais oubliée par le plan qui porte son nom… Une main charitable par ici, une petite étincelle par là les empêchent de sombrer totalement. Le hasard...

Gunnar Staalesen – Le loup dans la bergerie

Promis juré, j’avais commencé ce livre avant d’avoir vu (ou même lu) Millenium. Je ne suis donc pas tombé sous le coup d’une hypothétique mode visant à promouvoir une culture nordique (norvégienne en l’occurrence). Et pourtant… Ça pourrait être le rôle de ce livre (nous montrer qu’il existe d’autres pays que la France et autres pays latins ou anglo-saxons qui savent produire de belles oeuvres). En soit, le fil conducteur du livre n’est pas hyper original. Tout part d’un détective privé (Varg Veum, dont le nom signifiait dans l’ancien temps « le loup dans le sanctuaire » et qui désignait un proscrit), personnage qui sera récurrent dans une dizaine de livres de Gunnar Staalesen. Ce privé officie dans la petite ville de Bergen (petite note culturelle : ville qui compte aujourd’hui ~250’000 habitants), et n’a pas de concurrence… mais pas trop de clients non plus. Pourtant, parce qu’il a une sorte de principe, il refuse les affaires de divorce (trop répugnant à...